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Restructuration chez Proximus: les syndicats introduisent un préavis de grève mais n'appellent pas à débrayer

Un préavis de grève a été déposé jeudi par les syndicats à l'issue d'une réunion de la commission paritaire extraordinaire de Proximus au cours de laquelle les représentants des travailleurs ont obtenu la confirmation que 1.900 emplois allaient disparaître et que 1.250 engagements allaient être effectués. 

La réunion avec la direction de l'entreprise de télécommunications n'a pas rassuré les syndicats: Proximus va supprimer 1.900 emplois et procéder à 1.250 recrutements. Laurent Malengreau, vice-président CGSP pour le secteur télécom-aviation, s'est exprimé ce jeudi matin.

"Nous devons faire avec... Ici, ça a été dit uniquement sur le dos du personnel. Qu'on doive diminuer les coûts, nous pouvons le comprendre, c'est tout à fait à l'ordre du jour, mais pourquoi rien que sur le personnel et pas au comité d'administration, rien sur le dividende. C'est toujours le personnel qui paie et ça ce n'est pas normal", a expliqué Laurent Malengreau, vice-président CGSP pour le secteur télécom-aviation, à Loïc Parmentier et Eric Poncelet.

"Il y aurait un remodelage au niveau de Proximus. Ils veulent aller vers le "digital". Donc il est clair qu'il y a toute une série de jobs qui se font chez nous qui ne seront pas là l'ordre du jour mais il y aura des adaptations à faire. Toute une série du personnel va devoir suivre des formations", a détaillé Laurent Malengreau.


 "La manière de travailler est réformée en vue de se diriger vers la digitalisation", a expliqué M. Malengreau à Belga. "Il est vrai que certaines structures de l'entreprise ne sont plus à jour et toute une partie du personnel devra être formée, ce qui sera entièrement à charge de l'entreprise. Mais chacun n'aura pas la capacité ou le potentiel de s'adapter à cette digitalisation", a-t-il pointé, citant notamment les membres du personnel plus âgés. Les syndicats regrettent en outre un manque de clarté quant aux profils visés.

"Nous comprenons qu'une réduction des coûts soit nécessaire mais nous n'acceptons pas qu'elle se fasse uniquement sur le dos du personnel, qui doit toujours s'adapter encore plus", a enchaîné M. Malengreau. 

Pour la CSC, des licenciements secs, c'est exclu



Stéphane Daussaint, responsable général CSC-Transcom Postes et télécom, s'est exprimé au micro de Loïc Parmentier.

"Ils ont simplement confirmé ce qui était déjà en grande partie dans la presse depuis plus de 24h. Donc la diminution des effectifs de 1900 unités et des probables "re-recrutements" dans d'autres fonctions. Mais pour l'heure, on ne sait toujours pas réellement qui est concerné et la manière dont ça va se faire. Ce qui me tracasse le plus, c'est que la CE0 a confirmé qu'on ne pourrait pas exclure des licenciements secs en finalité", a expliqué Stéphane Daussaint, responsable général CSC-Transcom Postes et télécom, au micro de Loïc Parmentier.

"Ce qui est clair, c'est que pour la CSC des licenciements secs c'est exclu. Donc nous allons rapidement réunir nos instances et voir comment nous allons réagir. Mais il est clair qu'on peut craindre des réactions relativement vives du personnel par rapport à la manière dont le dialogue social vient de commencer", a ajouté Stéphane Daussaint.

"On ne s'attendait vraiment pas à voir un plan d'une telle ampleur, surtout avec une menace de licenciements secs derrière, ca ça reste inacceptable au niveau syndical (...) On ne peut pas accepter la manière dont ça s'est déroulé. Informer la presse, informer le monde politique avant même les représentants du travailleur, c'est un manque de respect total pour ceux qui font vivre l'entreprise depuis des années", a a pointé le syndicaliste de la CSC.


"Chaque employé est potentiellement concerné. 1.900 suppressions, ça représente une personne sur six", s'est exclamé Stéphane Daussaint à Belga. "Dorénavant, tout le monde va craindre pour la stabilité et l'évolution de son emploi", a-t-il souligné, ajoutant qu'il s'agissait bien de suppressions d'emploi, avec éventuellement des licenciements en bout de course.

Les syndicats vont désormais informer les travailleurs. Un agenda a été convenu avec la direction, qui "veut entretenir le dialogue social" selon les syndicats. Les représentants des travailleurs doivent encore consulter leur base pour recevoir un mandat de négociation. Après deux jours de rumeurs, l'entreprise Proximus a confirmé jeudi matin son plan de transformation sur une période de trois ans qui comprend 1.900 suppressions d'emploi et 1.250 engagements, dont 750 recrutements ICT et 500 profils supplémentaires dans les nouveaux domaines digitaux.

Si un préavis de grève est déposé, les syndicats n'appellent toutefois pas à l'action.

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