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Des agriculteurs manifestent sur un pont à la frontière: les traités internationaux comme le CETA les menacent

Une vingtaine de tracteurs étaient déjà rassemblés au pont transfrontalier entre la Belgique et l'Allemagne, surplombant l'autoroute E40 près d'Aix-la-Chapelle, vers 11h30, a constaté notre journaliste sur place Julien Modave. Cette mobilisation organisée par des syndicats d'agriculteurs wallons, belges ou européens a pour objectif de rappeler le danger des traités de commerce internationaux comme le CETA, signé entre l'Union européenne et le Canada, pour les agriculteurs et en bout de chaîne pour l'alimentation et la santé des citoyens.

L'installation des tracteurs sur le pont est extrêmement limitée pour des raisons de sécurité vu le poids des véhicules. Seuls deux d'entre eux pouvaient rester sur l'édifice, les autres devaient rester en bordure du pont, rapportait Julien Modave.

Certains d'entre vous s'en rappellent, la Wallonie avait émis des conditions à son adhésion au traité CETA. Une des principales pierres d'achoppement résidaient dans les tribunaux arbitraux prévus par le traité, soit des tribunaux pouvant faire valoir les droits d'entreprises s'estimant lésées face à des autorités publiques, des États. Ils donnent donc théoriquement davantage de pouvoir pour les multinationales face aux nations. La Belgique a engagé une procédure devant la Cour de justice de l'Union européenne (CJUE) pour examiner les tribunaux arbitraux contenus dans le CETA. Les conclusions de l'avocat général seront annoncées le 29 janvier. Cette échéance a poussé les syndicats d'agriculteurs à se mobiliser et à rappeler le danger des traités internationaux.

Les traités internationaux mettent en concurrence des agriculteurs de différents endroits dans le monde alors que ceux-ci ne travaillent dans les mêmes conditions ou selon les mêmes normes. Certains sont donc avantagés par rapport à d'autres. Ces concurrences tirent les prix vers le bas, notamment du lait, indiquait un agriculteur à notre journaliste sur place. Selon les agriculteurs, ces traités favorisent l'importation massive de productions agricoles venant de très loin alors qu'elles sont aussi produites ici. Outre l'aspect nocif pour l'environnement de faire venir de loin ces produits, ce système tue l'agriculture local, estiment les fermiers et éleveurs.

Les agriculteurs notent que cette politique de mondialisation exprimée à travers des traités comme le CETA manque de cohérence face aux enjeux actuels et notamment celui de l'impact climatique. "Nous agriculteurs de toute l'Europe exigeons un commerce mondial équitable", résume un le syndicat agricole wallon.

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