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Procès Nemmouche: "Il a la tête polluée, je ne peux pas lui pardonner", confiait la grand-mère de Mehdi Nemmouche

La phase de l'instruction d'audience se clôture ce vendredi devant la cour d'assises de Bruxelles, avec l'audition des derniers témoins. La cour entendra les experts psychiatres et des témoins de moralité des accusés. Mais plusieurs de ces derniers ont déjà remis des certificats médicaux à la cour pour justifier leur absence ce vendredi. Mehdi Nemmouche et Nacer Bendrer sont accusés devant la cour d'assises de Bruxelles d'être auteur et co-auteur de l'attentat commis au Musée juif de Belgique le 24 mai 2014.

La cour entendra ce vendredi matin le docteur Jean-Paul Beine, expert psychiatre. Ce dernier fera rapport de l'entretien qu'il a eu avec Nacer Bendrer. L'expert psychiatre qui avait été désigné pour examiner Mehdi Nemmouche, lui, ne sera pas présent. Les parties ont néanmoins renoncé à son audition, laquelle sera donc lue par la présidente. Et pour cause, le rapport de cet expert ne contient pratiquement aucune information, Mehdi Nemmouche ayant refusé de s'entretenir avec lui.

LE DÉROULÉ DE LA JOURNÉE (avec notre journaliste Benjamin Samyn et agence Belga):

11h - 2e audition de la grand-mère du 30 mars 2016: "Je suis allée le voir quelques fois en prison en Belgique, depuis quelques mois c’est lui qui refuse de nous voir selon lui pour ne pas nous faire plus de mal. J’ai ressenti qu’il avait honte de ce qu’il avait fait et qu’il avait des regrets... C’est en tout cas mon sentiment... Une fois je l’ai appelé en prison au téléphone et il s’est mis à pleurer car je pleurais. Il a la tête polluée... je ne peux pas lui pardonner". 

10h47 - "Après ses 5 ans de prison dans le sud de la France lorsqu’il est revenu dans le nord je ne l’ai pas reconnu : il portait une barbe et avait changé son habillement. Il faisait sa prière avant il ne le faisait pas. Il est resté chez moi 3 semaines il est parti en décembre 2012. Il est réapparu en mars 2014 à Tourcoing. Il s’était rasé la barbe. Je lui ai demandé son passeport pour voir où il était parti il a refusé de me le donner", peut-on lire. 

10h32 : Lecture de l’audition de la grand-mère réalisée lors de l’enquête à la brigade criminelle de Lille. "J’ai pleuré pour les victimes. C’est une honte pour moi et ma famille. Je le renie", confiait-elle. 

10h31 - La grand mère de Mehdi Nemmouche a, elle aussi, fait parvenir un certificat médical.

10h30 -"Quand il était en Syrie il nous appelait pour prendre des nouvelles mais il ne disait pas ou il était. Je pense que Mehdi a eu un lavage de cerveau car il a eu un manque d’amour dans sa jeunesse. Elle précise que les premiers appels de Syrie date de mars ou avril 2013", avait déclaré sa tante lors de précédentes auditions. 

10h20 - Nemmouche a été victime de mauvais traitement dans sa famille d’accueil. Il en voulait à sa mère de l’avoir placé, or elle avait des problèmes psychologiques. 

10h15 - La tante de Mehdi Nemmouche qui devait être entendue n’est pas présente. Elle a fait parvenir au tribunal un certificat médical. Ses auditions qui se trouvent dans le dossier sont lues. A l'époque, elle déclarait: "C’est la prison qui l’a changé".

10h03 - Me Sébastien Courtoy, l'un des avocats de Mehdi Nemmouche s'exprime:"Nous trouvons toujours étonnant qu’un expert en 40 minutes arrive à sonder l’âme d’un être humain. Ce rapport semble dire que Nacer Bendrer est un sociopathe qui a du mal à ne pas passer à l’acte. On constate cependant qu’il a été libéré durant la procédure". 

9h58 - Une jurée demande s'il a émis des remords? Le psychiatre explique qu'il n'en a pas émis. Il regrette d’être dans cette situation mais pas de remords particuliers.

9h55 - Le procureur demande au psychiatre de préciser sa pensée lorsqu’il dit que Nacer Bendrer n’est pas considéré comme un danger pour la société. L’expert précise qu’il ne constitue pas un danger purement au niveau psycholologique mais il peut l’être par ses comportements comme n’importe qui.

9h30 - D’après l’analyse du psychiatre, Bendrer ne présente pas de troubles psychiques. C’est un homme qui est d’abord dans l’action avant la réflexion. Il s’est prêté à l’examen de manière limité mais en mettant néanmoins "un peu" de bonne volonté. Durant l’analyse psychologique, il reconnaît être un délinquant mais pas un terroriste. Son état ne demande pas de soins, il n’est pas un "fou furieux". Cependant, peu de remise en question en son chef par rapport à ses actes délictueux.

RAPPEL DES FAITS: les derniers témoins sont entendus ce vendredi dans le procès de l'attentat au Musée juif

Un rapport d'expertise réalisé en France lorsque Mehdi Nemmouche avait été arrêté pour d'autres faits en 2006 a été joint au dossier. La cour doit également entendre vendredi plusieurs membres de la famille de Mehdi Nemmouche, notamment sa grand-mère maternelle, qu'il ne souhaitait pas voir comparaître à l'audience, mais aussi sa tante et sa famille d'accueil, chez qui il a vécu dès l'âge de trois mois et jusqu'à ses 16 ans. Néanmoins, plusieurs d'entre eux ont déjà envoyé à la cour des certificats médicaux les déclarant inaptes à témoigner devant une cour d'assises.

La présidente bénéficie du pouvoir de délivrer des mandats d'amener pour faire venir les témoins, si les parties décident de ne pas renoncer à leurs témoignages. Mais si elles y renoncent - ce qui est le cas le plus probable pour ces derniers témoins - la présidente lira simplement les auditions de ceux-ci faites à la police, s'il en existe. La cour d'assises clôturera ensuite la phase d'instruction d'audience, pour ouvrir celle des plaidoiries. Elle en communiquera le programme pour les jours à venir.

La partie civile a demandé à bénéficier de quatre jours de plaidoiries, soit de lundi à jeudi, et le parquet fédéral de requérir durant deux jours d'affilée, soit lundi et mardi suivants. La défense plaiderait alors les jeudi et vendredi, après une journée de pause le mercredi. Mehdi Nemmouche et Nacer Bendrer, deux Français âgés de 33 et 30 ans, sont actuellement jugés devant la cour d'assises de Bruxelles, accusés d'être auteur et co-auteur de l'attaque terroriste commise le 24 mai 2014 au Musée juif de Belgique, situé rue des Minimes à Bruxelles. L'attentat avait coûté la vie à quatre personnes: Emanuel et Miriam Riva, un couple de touristes israéliens, Dominique Sabrier et Alexandre Strens, deux membres du personnel du musée.

Mehdi Nemmouche avait été arrêté six jours après les faits, le 30 mai 2014, à la gare routière de Marseille. Il était en possession de munitions et d'armes, une kalachnikov et un revolver, qui ont servi lors de l'attaque au Musée juif. Selon l'enquête, il est celui qui a fait feu sur les quatre victimes à l'intérieur du musée, l'homme visible sur les images de caméras de vidéosurveillance dans et autour du musée lors de l'attaque, et qui avaient fait l'objet d'un avis de recherche largement diffusé. Mehdi Nemmouche ne conteste pas avoir possédé les armes du crime, mais il nie être le tireur. Quant à Nacer Bendrer, arrêté le 9 décembre 2014 à Marseille, il est soupçonné d'avoir fourni les armes à Mehdi Nemmouche.

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