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François, patron d'une PME, sur la grève nationale: "Qui sont les pénalisés? Pas ceux qui distribuent les grands dividendes"

La grève générale de mercredi aurait coûté 100 millions d'euros à l'économie. Ce sont les calculs de l'Union des Classes moyennes. Christophe Clément et Benjamin Van Kelst sont allé rencontrer un patron d'entreprise pour qui la grève a eu des conséquences. Lesquelles?

Mercredi, dans une entreprise d’impression textile à Naninne (Namur), aucun piquet de grève n'a été tenu et les travailleurs étaient tous à leur poste. Mais l’activité a tout de même été perturbée par le mouvement syndical. La plupart des transporteurs ne sont pas venus et certaines livraisons n’ont pu être honorées à temps. François Bersez est le patron de l'entreprise: "100% se passe sur internet. Nos clients passent des commandes et s'attendent à recevoir leur colis à la date qui est prévue. Ca va très vite, on livre parfois en 24 h.  Les marchandises si elles n'arrivent pas à temps, on ne sait pas les transformer et donc on ne sait pas les livrer à temps à nos clients."

Les conséquences ne seraient pas uniquement financières

Des retards de 24 heures parfois mal vécus par les clients étrangers. Dans ce secteur très concurrentiel, l’entreprise fait de sa réactivité une marque de fabrique. Notamment aux regards des pays de l’est. "Les grèves, c'est très bien, il y a surement de bonnes raisons d'en faire. Mais les manières de le faire sont "vieux jeu" et ne touchent pas la cible. Qui sont les pénalisés ? Pas ceux qui distribuent les grandes dividendes dont on parle, non, ce sont les petites PME qui doivent survivre tous les jours", ajoute François Bersez. L’estimation est risquée. Mais selon l’Union des Classes moyennes, la grève de mercredi aurait coûté 100 millions d’euros à l’économie belge. Le manque à gagner ne sera pas totalement rattrapé. Thierry Evens, porte-parole de l'Union des classes moyennes (UCM) rapporte: "Mercredi, si vous prenez le cas des commerçants, ils ont fait une très mauvaise journée. Soit ils étaient bloqués dans certains cas, soit dans la plupart des cas ils étaient ouverts et il y avait peu de clients. Il n'y avait pas de transports en commun, les gens craignaient des blocages. On peut aussi se dire que les gens qui voulaient acheter leur paire de chaussures mercredi iront l'acheter jeudi. Y-a-t- il toujours un report de ce type-là, ce n'est pas certain."

Les conséquences ne seraient pas uniquement financières. Les patrons wallons dénoncent également l’impact psychologique de la grève sur les investisseurs potentiels.

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