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"Ce qui se passe dans la rue, c’est absolument extraordinaire": Alain Hubert félicite les jeunes qui marchent pour le climat (vidéo)

La station polaire Princesse Elisabeth fête aujourd’hui ses 10 ans d’existence. Installée en Antarctique, au Pôle Sud, elle est destinée à la recherche scientifique. Une station Zéro Émission, gérée maintenant par la Fondation polaire internationale. Le président de cette Fondation, Alain Hubert, s’est confié à RTL INFO. Il a notamment abordé le mouvement des jeunes qui marchent pour le climat.

Chaque jeudi depuis quelques semaines, de nombreux jeunes Belges marchent notamment dans les rues de Bruxelles en faveur du climat. Interrogé à ce sujet, Alain Hubert affirme qu’il aimerait être avec eux. "Parce que j’ai été un des pionniers dans ce domaine, expliquant que la problématique des changements climatiques était une opportunité pour notre société de redynamiser complètement notre système de production d’énergie, de revalorisation finalement d’un système économique et social. On pourrait penser que c’est une époque dramatique et que les problèmes sont insurmontables, mais ils sont surmontables. Je crois que notre génération n’a pas été habituée aux changements. Ce qui se passe aujourd’hui dans la rue avec les jeunes, c’est absolument extraordinaire, il faut une révolution à ce niveau-là. Je suis le premier à la soutenir à 100%. Le monde doit changer. C’est ce dont on a besoin et c’est ce qu’on montre aussi en Antarctique en ayant conçu une station Zéro Émission au 21e siècle. Elle utilise l’énergie différemment et demande aux utilisateurs un comportement différent. C’est le grand challenge auquel nos sociétés sont confrontées."

"Notre génération, la mienne en tout cas, est celle qui a découvert qu’on était responsable d’un problème qui est celui causé par les changements climatiques. Si on en est responsable, ça veut dire qu’on en est un acteur et qu’on peut donc la changer. Le message est positif. Ce qu’il faut maintenant, c’est la volonté de bouger et je crois que ce qui se passe aujourd’hui est absolument essentiel pour l’avenir de notre société."



"Un pari gagné"

Aujourd’hui, la station Princesse Elisabeth célèbre ses 10 ans d’existence. Alain Hubert se souvient encore de son inauguration. "Quand toutes les personnalités sont venues pour l’inauguration, il y avait 63 tentes, 107 personnes. C’était un pari gagné à l’époque, un pari dont on n’avait pas imaginé les conséquences. C’est tout de même la première base Zéro Émission et aujourd’hui, quand on voit l’actualité climatique, l’énergie est tout de même au centre de ça. Cette station qui a été construite il y a dix ans, elle était à l’époque un modèle qui, aujourd’hui, est toujours inégalé en Antarctique. On peut être fier en tant que Belges d’avoir fait un truc comme ça et d’avoir montré l’exemple."

Depuis 12 ans, Alain Hubert passe chaque année 4 mois à la station, avec toute une équipe. "C’est un peu comme rentrer à la maison puisque c’est la station belge, on l’a construite, on la gère pour l’Etat et pour les scientifiques. Ça fait un peu partie de notre vie, la mienne en tout cas, celle de l’équipe et de la Fondation. On le fait avec une énergie qui se renouvelle chaque année."

"La station est dans un endroit historique où des Belges avaient établi une station pendant quelques années il y a plus de 60 ans. C’était un endroit inexploré. Aujourd’hui, on s’aperçoit que l’Antarctique de l’est, qui contient la plus grande réserve d’eau douce de la planète, est mal compris. La nouvelle station Princesse Elisabeth a permis de remplir un trou pour permettre aux scientifiques belges d’abord, et étrangers aussi, la possibilité d’explorer toute cette région (…) En montrant l’exemple avec cette station Zéro Émission, on ouvre les portes pour une toute nouvelle génération de stations à l’avenir et ça, c’est très motivant. Je pense qu’on ne le marque pas assez en Belgique, on ne se rend pas compte de ce qu’on est capable de faire."

Alain Hubert imagine encore de nombreuses avancées pour la station. "Je crois qu’elle est seulement au seuil de ce qu’elle va pouvoir donner dans les années futures au niveau belge. C’est un outil qui donne une grande crédibilité à nos scientifiques, qui leur permet aussi de mieux travailler en échange avec d’autres pays car aujourd’hui, on a aussi quelque chose à donner."

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