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Pendant un mois, de nombreux Belges ont arrêté l'alcool: quel bilan tirer de la tournée minérale? (vidéo)

Dans le RTLINFO 13h, nous avons dressé le bilan de la tournée minérale avec le docteur Didier Vander Steichel, directeur général de la Fondation contre le cancer.

Olivier Schoonejans: Pendant un mois, vous proposiez aux Belges de ne plus boire d'alcool pour constater les effets positifs sur la santé. Êtes-vous satisfait de l'opération ?

Didier Vander Steichel:  "Oui, parce qu'il y a eu énormément d'attention dans les médias, énormément de réactions sur les réseaux sociaux. Les trois secteurs Horeca, Flandre, Wallonie et Bruxelles, ont participé. Et surtout, ça a mis en évidence un message important, c'est que l'alcool est un facteur de risque de cancer. C'est pour ça que la Fondation contre le Cancer organise la tournée minérale."

O. S. : Il y a eu un peu moins d'inscriptions que l'an passé. Est-ce un problème ?

D. V. S. : "Non, c'était d'ailleurs attendu parce qu'on a fait beaucoup moins d'efforts pour générer des inscriptions, parce qu'on sait que la tournée minérale est un tel succès que c'est devenu un concept et la plupart des gens le font sans s'inscrire. L'année passée, il y a eu 100.000 inscriptions et près de deux millions de participants. On va mesurer la participation réelle dans les jours qui viennent."

Cette tournée minérale, au-delà de l'effet direct sur la santé, fait évoluer les mentalités par rapport à l'alcool. Comme l'explique Steven Geraldo qui a fait la tournée minérale. "C'est vrai qu'on se rend compte qu'on ne se pose pas toujours les mêmes questions. On arrive à une fête et on commande directement ce que tout le monde boit, une bière, du vin… On se dit: finalement, je n'ai pas toujours besoin de prendre un verre d'alcool, je peux prendre autre chose. Cela nous invite à nous poser des questions, c'est positif."


"Changer radicalement de mode de vie"

O. S. : Une étude dit qu'on pourrait éviter un cancer sur trois en changeant notre mode de vie... Qu'est-ce que cela signifie ?

D. V. S. : "Vous avez raison d'en parler au conditionnel. On pourrait, mais à condition de radicalement changer de mode de vie pour éviter tous les facteurs de risque connus depuis très longtemps et liés à nos comportement: tabac, obésité, alcool, ultraviolet, manque d'activité physique, etc. Cela peut influencer 30 à 50% des cancers à long terme, parce que la pérennité de préparation des cancers, ça peut être plusieurs dizaines d'années. Donc, moins 30 à moins 50% de cancers, à long terme, si toute la population changeait son comportement."

O. S. : Comment change-t-on ces habitudes qui sont très ancrées ?

D. V. S. : "C'est évidemment difficile, sinon ce serait fait depuis très longtemps. Comment fait-on ? Notamment en prenant des mesures pas très populaires. C'est peut-être le moment d'en parler avant les élections. On sait que ce qui est le plus efficace par rapport au tabac, c'est d'augmenter significativement son prix. C'est la même chose pour l'alcool. Nous demandons aux fondations contre le cancer depuis longtemps l'interdiction de l'usage commercial des bancs solaires cancérogènes  démontrés. C'est prendre des décisions pour accompagner les changements de comportement dans le bon sens, sans culpabiliser et en rappelant qu'un mode de vie sain, ça doit aussi être un mode de vie dont on tire du plaisir."

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