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Ils sont amoureux du carnaval de Binche: "Un jour par an, on gomme toutes les différences"

Plusieurs centaines de Gilles sont répartis dans 11 sociétés de la ville de Binche. Rencontre avec 3 amoureux du carnaval de Binche, qui expliquent ce qui les pousse à partager ce folklore.

"Ce sont des moments très, très émouvants et ce sont des moments de joie collective, tant de joie collective en famille que de joie collective au sein même de la population binchoise puisque c'est un moment qu'on attend pendant toute l'année, témoigne Frédéric Ansion, 37 ans, historien. Un moment de partage, de fraternité parce qu'on est tous égaux, nous sommes tous Gille, le personnage masqué qui représente le carnaval."

"Il y a l'amour, l'amour qu'on porte à notre ville, à notre folklore, à nos traditions, au carnaval et ensuite c'est que de la passion qu'on aime partager avec la famille, les amis, les Gilles; Gilles qui pour la plupart sont devenus amis avec le temps", raconte Eric Wautiez, tamboureur depuis 19 ans, Gilles pendant 24 ans.

"Ça fait partie du bonheur, il n'y a pas que ça bien sûr, mais c'est important, estime Henry Deprez, Gille depuis 1953. "On approche une part de ce qu'on peut appeler le bonheur, le bonheur c'est ce qui reste quand il y a plus rien", ajoute-t-il.


"On est comme dans un autre monde"

"C'est un devoir de transmission. C'est aussi préserver une mémoire collective et préserver cette tradition, encore plus aujourd'hui à l'heure des réseaux sociaux. Parce que c'est un retour réel aux sources finalement", explique Frédéric Ansion.

"Un moment donné on perd un peu la notion de temps, confie Eric Wautiez. On est comme dans un autre monde, comme dans un nuage et on ne voit pas les heures d'affilé quoiqu'il y a quand même pas mal d'heures; notamment le mardi où on fait un tour de l'horloge".

"Derrière le bronze, il y a un cœur qui bat et ce cœur c'est celui qui m'a donné la vie", raconte Henry Deprez, dont le papa est le modèle du "monument du Gille". "Chaque année, un jour par an, nous redevenons un dieu d'un jour, un Gille où on se dépasse, où on gomme toutes les différences, on oublie tous les tracas et il n'y a plus que du bonheur à donner, du bonheur à recevoir."

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