Accueil Actu

Empreintes digitales, scènes de crime, suspects... 100.000 photos d'enquêtes judiciaires sont désormais consultables par le grand public (vidéo)

C'est une grande partie de la mémoire de la police de judiciaire wallonne qui déménage ce lundi. Cent mille négatifs photos d'enquêtes, notamment criminelles, ont été transférés vers les archives de l'état à Liège. Les plus vielles photos dates de 1923. Ces archives seront, sur demande, consultables par le grand public.

Il y a au total 430 cartons contenant des négatifs photos sur plaque de verre, le support utilisé jusqu’en 1950. L’état de conservation et la qualité des images sont excellentes. Des photographies de suspects, des empreintes digitales, une scène de crime, un cadavre victime d’un meurtre représentant 65 ans d’histoire criminelle... Il s'agit d'une collection exceptionnelle. "Elle couvre toute l’actualité criminelle et délictueuse du ressort de la Cour d’appel de Liège, c’est-à-dire les provinces de Liège, de Namur et de Luxembourg, explique Laurence Druez, chef de travaux aux Archives de l’Etat. C’est aussi la seule collection de telle envergure conservée en Belgique."

Le déménagement est délicat. Les plaques de verre sont fragiles et doivent être manipulées avec beaucoup de précaution. Parmi les boîtes, il y a de grandes affaires criminelles et également des époques difficiles. 

"Il y a aussi la Deuxième Guerre Mondiale, affirme Pierre Simon, chef du labo scientifique de la police judiciaire de Liège. Certaines photos illustrent certaines scènes. Je ne me suis jamais vraiment replongé au quotidien dans ces différentes plaques de verre, mais je pense que là aussi, il y a une émotion forte parce que c’est une période où l’histoire s’est fortement cristallisée."


"Un complément d'information"

Les négatifs seront conservés et numérisés par les archives de l’Etat. Ils seront d’abord mis à la disposition des chercheurs universitaires. Les criminologues seront sûrement les premiers intéressés. Certaines photos intéresseront d’autres spécialistes. "Un complément d’information à l’histoire sociale puisqu’on voit des intérieurs d’habitation, ainsi qu’à l’histoire de l’environnement et de l’urbanisme, puisqu’on voit également des scènes de paysage, de rue, de quartier", ajoute Laurence Druez.

Pour avoir un accès complet à ces négatifs, le grand public devra attendre le délai légal de 100 ans. Les images les plus anciennes seront progressivement consultables à partir de 2023.

À lire aussi

Sélectionné pour vous