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J-2 avant le Brexit: l’Europe est-elle prête à accorder un nouveau délai au Royaume-Uni?

Les dirigeants européens examinent mercredi la nouvelle demande britannique de report du Brexit, au 30 juin. Le président du Conseil européen, Donald Tusk, plaide, lui, pour un délai d'un an. Voici les scénarios possibles:

Court report

La Première ministre conservatrice, Theresa May, qui a déjà obtenu un premier report du Brexit du 29 mars au 12 avril souhaite un nouveau délai pour tenter de surmonter l'impasse dans laquelle elle se trouve, les députés ayant refusé de voter l'accord de divorce qu'elle a conclu avec Bruxelles et se montrant incapables de s'entendre sur une solution alternative.

Elle a entamé dans ce but la semaine dernière des discussions avec le chef de l'opposition travailliste, Jeremy Corbyn, qui n'ont pour l'instant rien donné. Ces entretiens reprendront jeudi, après le sommet européen.

L'ajournement du Brexit demandé par Mme May devra être approuvé à l'unanimité par les 27 autres dirigeants de l'UE. Or Theresa May avait déjà réclamé un report au 30 juin lors du sommet européen de mars, qui lui avait été refusé en raison de la tenue des élections européennes du 23 au 26 mai.

Elle s'est donc résolue à lancer les préparatifs pour participer au scrutin européen, le 23 mai, tout en expliquant vouloir toujours quitter l'UE avec un accord avant le 22 mai, ce qui lui permettrait d'annuler ces élections.

Long report

Donald Tusk a plaidé mardi pour un report pouvant aller jusqu'à un an "maximum".

Cela permettrait de fixer une nouvelle date butoir pour le Brexit tout en laissant une porte de sortie au Royaume-Uni avant cette échéance si jamais les députés arrivaient à se mettre d'accord et votaient dans l'intervalle pour le traité négocié par Theresa May.

Un tel report impliquerait la participation du Royaume-Uni aux élections européennes de mai et devrait recevoir l'aval unanime des 27.

La France n'est "pas opposée" à un report, mais un an "paraît trop long", a fait savoir mardi l'Elysée. La chancelière allemande, Angela Merkel, a, elle, jugé "possible" un délai "jusqu'à début 2020".

No deal

Si l'UE refuse un report, c'est une sortie sans accord ("no deal") dès le 12 avril.

Ce scénario, redouté par les milieux économiques, signifierait une sortie brutale et sans période de transition, ni plan pour la suite de la relation entre le Royaume-Uni et l'UE. Après 46 ans d'appartenance à l'UE, le pays quitterait du jour au lendemain le marché unique et l'union douanière et serait soumis aux règles de l'Organisation mondiale du commerce.

L'UE et le Royaume-Uni ont intensifié ces derniers mois leurs préparatifs face à cette éventualité, même si les 27 et les députés britanniques disent ne pas en vouloir.

Elections générales

Elle peuvent être convoquées si le Parlement et le gouvernement ne parviennent pas à surmonter leurs désaccords sur le Brexit.

Un tel scrutin peut aussi être organisé à la suite du vote d'une motion de censure contre le gouvernement.

Pas de Brexit

Un tel revirement, soutenu par seulement une minorité de députés, implique l'organisation de nouvelles élections ou d'un nouveau référendum qui renverserait le résultat de la première consultation, qui avait vu les Britanniques voter à 52% pour le Brexit en juin 2016.

Selon la Cour de Justice européenne, le Royaume-Uni peut décider de renoncer à quitter l'UE sans avoir besoin de l'aval des autres Etats membres.

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