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L'histoire belge des poires qui servent à fabriquer de l'électricité: cela ne rapporte rien au fruiticulteur

Près de Waremme, une coopérative récupère des poires invendues pour en faire du biogaz. Un demi-camion de poires peut produire l'électricité d'un ménage pour un an. Mais les producteurs de poires ne touchent rien.

C'est d'abord l'histoire d'un énorme gâchis : les producteurs belges estiment à 5.000 tonnes la quantité de poires qu'ils ne parviendront pas à vendre. Et pourtant, elles sont savoureuses et sucrées.

"La maturité continué dans les frigos donc dès qu'on les ressort c'est une poire qui est un peu plus jaune, et ça, le commerce n'en veut pas, l'exportation n'en veut pas, donc on est obligés de les évacuer autre part", explique Serge Fallon, fruiticulteur.

Il y a plusieurs explications : l'embargo russe, les aides européennes aux producteurs polonais ou roumains, et la sécheresse de l'été dernier qui a fait mûrir les fruits trop vite.


La consommation d'un ménage

L'aspect positif de l'histoire, c'est le recyclage de ces poires. Ici, elles sont broyées, puis mélangées à des bactéries qui transforment leur sucre en méthane. Le gaz est brûlé dans des chaudières qui produisent de l'électricité.

"Avec un petit camion de poires, on peut produire la consommation électrique  annuelle d'un ménage moyen en Belgique", explique Adrien Stevart, responsable opérationnel chez Biogaz.

Cette production d'électricité ne doit son existence qu'aux certificats verts : le kilowatt/heure produit par biomasse coûte 3 fois plus cher que l'électricité du réseau.


Les fruiticulteurs ne touchent rien

Et c'est là que l'histoire redevient négative : la coopérative Biogaz accepte de prendre les poires gratuitement. Lorsqu'ils déposent leurs portes ou leurs pommes, les fruiticulteurs ne touchent pas un euro

"On demande à l'Europe, comme c'est eux qui nous ont mis sur ce chemin absolument intenable, nous demandons un aide compensatoire", ajoute le producteur de poires.

Les producteurs doivent aussi payer le coût du transport pour se débarrasser de fruits parfaitement consommables, et il y en a encore beaucoup dans les frigos. Faute de place de stockage, la coopérative Biogaz a dû freiner l'arrivage des fruit.

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