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Une mère et sa fille se lancent dans les roses ÉTERNELLES à Bruxelles: "Elles peuvent tenir 4 ans" (vidéo)

Diliara, la mère, et Ibraimova, la fille, ont ouvert un magasin consacré aux fleurs éternelles il y a quelques semaines. Les deux femmes nous racontent ce qu'elles ont traversé pour concrétiser ce projet.

"Ma mère et moi avons ouvert un magasin dédié aux fleurs éternelles", débute Ibraimova via le bouton orange Alertez-nous. La commerçante de 24 ans précise que c'est Diliara, sa mère, qui est à l'initiative du projet. Aussi loin qu'elle s'en souvienne, sa maman a toujours rêvé d'ouvrir un magasin de décoration. Mais jusqu'en 2017, cette dernière gérait des... stations services. Un tout autre secteur...

A 44 ans, Diliara décide de se lancer dans une nouvelle aventure et de concrétiser ce souhait, encouragée par sa famille. Ibraimova, très proche de sa mère, se greffe rapidement à ce projet. Au départ, les deux habitantes de Ternat dans la périphérie de Bruxelles souhaitent donc ouvrir une boutique de décoration. Mais elles réalisent rapidement que la concurrence est rude dans ce secteur et qu'il est difficile de se démarquer des autres commerces, dont la renommée n'est plus à faire.
 
 
"On a cherché longtemps"

Le duo tente alors de trouver un concept innovant... "Nous avions la volonté d'ouvrir un petit coin de paradis à Bruxelles où les gens pourraient venir et trouver leur bonheur", précise la jeune femme. "On s'est demandé ce qu'il n'y avait pas encore en Belgique, qui pouvait animer le centre-ville. On s'est détachée du magasin de décoration qu'on s'était imaginé pour partir vers un produit original", confie Ibraimova, fraîchement diplômée en Marketing.

La fille de Diliara a fait ses études supérieures à Paris. Elle connait donc très bien la capitale française. C'est là qu'elle et sa mère découvrent des créations faites avec "des roses éternelles" et assemblées dans des boîtes. Il s'agit de fleurs naturelles ayant été stabilisées pour que leur durée de vie soit beaucoup plus longue. Pour les deux femmes, c'est une révélation... Elles sont tout de suite conquises par ce concept qui existe depuis de nombreuses années aux Etats-Unis. 

Kris Jenner, la mère du célèbre clan, en fait l'éloge sur Instagram depuis 2016.


Décidées, la mère et la fille s'orientent vers ce produit. Elles se mettent alors à la recherche d'un fournisseur. Mais les choses sont plus difficiles qu'elles ne l'imaginent. "Il n'y a pas beaucoup d'informations sur ces fleurs-là (...) cette tendance est assez nouvelle ici", avoue Ibraimova. Elle ne cache pas qu'elles sont passées par des moments de remise en question.

 
Durant leurs recherches, Diliara et Ibraimova apprennent qu'il est très difficile de stabiliser les fleurs soi-même car ce processus nécessite un brevet particulier. 

Le duo tente de s'informer auprès des fleuristes qui vendent des roses éternelles, mais, sans grande surprise, ces derniers ne sont pas très enclin à partager leurs adresses avec une potentielle concurrence. "Ils restent assez secrets sur leurs fournisseurs", constate-t-elle. 

La mère et la fille peinent à trouver ce produit très particulier en Belgique. Après plusieurs semaines, elles finissent par dénicher quelques fournisseurs à l'étranger... "On a commandé plusieurs échantillons afin de voir quelle fleur tenait le plus longtemps", se souvient-elle. 

Pour pousser les tests à l'extrême, elles exposent les roses au soleil afin d'observer celles qui ont une durée de vie plus limitée et cela porte ses fruits. Ce sont les fleurs stabilisées en Equateur qui sortent rapidement du lot, nous explique le duo.


Après les tests, place à la formation

Une fois les fleurs livrées, Dilaria et Ibraimova doivent apprendre à les assembler. Cette étape est loin d'être évidente et nécessite une certaine dextérité. La mère et la fille décident de suivre une formation sur internet afin d'apprendre tous les secrets de cette technique. 

Les fleurs éternelles doivent être rassemblées dans une boîte décorative en velours ou en carton afin de créer un bouquet coloré. "Il faut apprendre à bien placer la fleur, car elle n'a pas de tige donc il faut la fixer à une mousse florale pour qu'elle soit bien stable", détaille Ibraimova

À force d'entraînement, elles maîtrisent peu à peu les arrangements floraux de "roses éternelles". "On a fait des essais dans des boites de popcorn", raconte la fille de Dilaria amusée. 

 

Trouver le local parfait

Enfin formées, les deux femmes passent à l'étape suivante et créent leur marque: "Avenue Fitzgerald". Ce nom est une idée de Diliara. Elle souhaitait rendre hommage à son écrivain favori Francis Scott Fitzgerald, auteur du roman "Gatsby le Magnifique". 

Le projet se concrétise jour après jour. Il est temps de trouver un local. Le choix du quartier du Sablon est une évidence car il représente "le chocolat, les fleurs et les cadeaux" pour les deux anciennes Bruxelloises. Mais trouver le lieu idéal au coeur de Bruxelles est une autre paire de manches... 

Les deux femmes, qui puisent dans leurs fonds propres pour concrétiser ce projet, commencent à s'inquiéter. Les semaines puis les mois passent sans que leurs recherches n'aboutissent. "Trouver un emplacement avec un atelier au-dessus, ce n'était vraiment pas évident. On a cherché pendant près d'un an. Ca nous a beaucoup freinées. On voulait vraiment ouvrir et commencer", explique-t-elle.



Une relation fusionnelle

En décembre 2018, Diliara et Ibraimova finissent par trouver l'endroit parfait au Sablon. Elles se mettent rapidement au travail et décorent les lieux. Aidée par sa fille, la mère de deux enfants commence à créer ses compositions florales dans l'atelier qui se trouve au-dessus du magasin. 

La relation fusionnelle des deux femmes facilite cette association même si, comme l'explique Ibraimova, il leur arrive d'être en désaccord sur certains points. "On se comprend. C'est très facile de travailler ensemble. On ne se voyait pas faire ça l'une sans l'autre... Même si parfois on a envie de s'entretuer", plaisante la jeune femme.


"Ma grand-mère adorait les fleurs"

Cette dernière précise cependant que les rôles sont bien définis au sein de la boutique et que cette séparation des tâches est primordiale dans leur collaboration. "Ma mère s'occupe principalement des roses, car elle a vraiment la main verte et elle fait ça très bien (...) elle a toujours été attirée par les fleurs. Ma grand-mère adorait déjà les fleurs. Elle faisait déjà des bouquets, elle est vraiment née dedans", ajoute la commerçante, qui, elle, se charge de la communication de la boutique. 


"Nous ne sommes pas des fleuristes"

Diliara et Ibraimova tiennent à préciser qu'elles ne se considèrent pas comme des fleuristes car c'est un tout autre métier qui nécessite des années de formation. "C'est assez différent du fleuriste qui a beaucoup de fleurs et beaucoup de variétés. Nous, notre produit principal, c'est la rose. Et vu que la boite de fleurs se garde durant 1 à 3 ans, c'est vraiment plus un objet de décoration", insiste-t-elle.


 

Comment une fleur naturelle devient-elle "éternelle"?

Les deux femmes ont accepté de nous livrer les secrets de la rose éternelle. Elles nous expliquent qu'elle est créée à partir d'un procédé particulier. La fleur, encore naturelle et périssable, est stabilisée lorsqu'elle est au terme de sa croissance grâce à une technique de lyophilisation. Toute l'humidité est retirée par un traitement réfrigérant. Ensuite, un liquide de conservation à base de glycérine est injecté dans la rose. Les molécules qui la font "faner" se trouvent essentiellement dans la tige.

"La rose n’est pas la seule fleur à pouvoir être stabilisée. Les hortensias, pivoines, dahlias, œillets, orchidées sont aussi capables de devenir éternels", précise le site Expert Public.

Ces fleurs sont-elles vraiment "éternelles"?

On les appelle "éternelles", pourtant leur durée de vie est limitée. Si ces fleurs sont bien entretenues, elles peuvent tenir jusqu' 4 ans pour les fleurs et 7 ans pour les feuillages. "Mais cela dépend de l'intérieur de la maison. Si les températures sont toujours entre 18 et 24 degrés, la rose peut tenir bien plus que trois ans", expliquent les commerçantes. Pour une conservation optimale, elles doivent donc être placées à l’abri de l’humidité, à l'intérieur et ne doivent jamais être mouillées ou arrosées, conseille le duo.

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