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Le nombre de dossiers pour actes d'homophobie a augmenté de 38%: la société de moins en moins tolérante?

Selon Unia, institution publique indépendante qui lutte contre la discrimination, il n'y a jamais eu autant de cas connus d'agression et de discrimination fondés sur l'orientation sexuelle des victimes qu'en 2018 en Belgique.

L'an dernier, 125 cas ont été traités par Unia, de "personnes qui se sentaient victimes de discrimination parce qu'elles étaient homosexuelles". Soit "une augmentation de 38% par rapport à la moyenne des cinq dernières années".

Ce total comprend des faits très divers, des agressions physiques (17) et verbales (42) aux refus de louer une habitation ou de servir un couple homosexuel (17 incidents avec locataires ou clients), explique l'instance jeudi. 125 dossiers, cela représente une augmentation importante par rapport au total de 84 de 2017, ou aux 104 dossiers de 2016.


Différents profils d'agresseurs

"En théorie, la plupart des gens n'ont aucun problème avec le mariage homosexuel jusqu'à ce qu'ils voient deux hommes marcher main dans la main. C'est à ces moments-là que nous observons une homophobie sous-jacente dans différents groupes allant de voisins intolérants à des étudiants du milieu d'extrême droite", commente le directeur d'Unia, Patrick Charlier, qui estime que l'on ne peut pas parler vraiment d'acceptation totale des personnes LGBT dans notre société.


Pas forcément moins de tolérance dans la société

On ne peut cependant pas affirmer que l'homophobie "augmente". "Je ne pense pas qu'on puisse en conclure qu'il y a une augmentation de l'intolérance dans la société, mais qu'il y a peut-être une plus grande prise de conscience qu'on peut réagir quand on est victime de ce genre de chose", estime M. Charlier dans le RTL INFO 13H.


Plus de faits en période de médiatisation

Il est en revanche clair que "la violence verbale et physique contre les personnes homosexuelles est encore une réalité dans notre pays", une réalité rendue davantage visible par "les réseaux sociaux et les médias", conclut Unia. En effet, la période de médiatisation de certains événements semble propice aux comportements agressifs. "On voit qu'il y a toute une série de faits qui se sont passés non pas durant les Belgian Pride et Gay Pride, mais aux alentours. Quand il y a une forte médiatisation, où on met en avant la tolérance, le droit des personnes LGBT et queer. Ça suscite des réactions assez viscérales de la part de personnes qui n'acceptent pas, qui restent avec une homophobie très profonde et qui, quand ils sont confrontés à 2 hommes qui se donnent la main ou des voisins dont on sait qu'ils sont homosexuels, génère une forme de réaction extrêmement violente."

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