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Le meurtrier de Julie était en liberté parce que la justice anversoise manque de personnel: "On travaille 12h par jour"

Le président de la cour d'appel d'Anvers prend la parole, suites aux critiques. Il revient sur le parcourt judiciaire du meurtrier présumé de Julie Van Espen. Après une condamnation pour viol en juin 2017, il avait fait appel. Puis, l'affaire a traîné en raison, notamment, d'un manque de personnel.

"Non, il n'est pas normal que cela prenne deux ans avant qu'une affaire ne soit traitée", a reconnu mercredi le premier président de la cour d'appel d'Anvers Rob Hobin lors d'une conférence de presse, avant d'expliquer pourquoi l'affaire de viol impliquant Steve Bakelmans (39 ans), soupçonné de l'assassinat de Julie Van Espen (23 ans), n'a pu être traitée dans un délai raisonnable. Le cadre est amputé de 10% de ses effectifs. En clair, il y a 54 juges au lieu de 63 pour traiter tous les dossiers. "Nous sommes très motivés, nous ne faisons pas grève, nous travaillons, assure Rob Hobin. Et quand on travaille 12 heures par jour, c’est un signal, cela ne va plus. Mais cela n’est pas encore assez pour qu’on en parle".

À plusieurs reprises, la justice a tiré la sonnette d’alarme sur son manque de moyens.

Le 30 juin 2017, le tribunal correctionnel d'Anvers a condamné Steve Bakelmans à quatre ans de prison pour le viol de son ex-petite amie. Le 27 juillet 2017, l'intéressé a interjeté appel, suivi par le ministère public le 31 juillet 2017. Le 27 mars 2018, Steve Bakelmans a été cité à comparaître par le ministère public pour la session du 9 mai 2018. "Le 9 mai 2018, pour des raisons organisationnelles, l'affaire a été reportée au 28 novembre 2018. Toutefois, le 3 juillet 2018, il a été décidé de suspendre temporairement le fonctionnement de la chambre (devant laquelle il devait comparaître, NDLR) en raison d'un manque criant de conseillers. Entre le 1er septembre 2018 et le 1er mars 2019, six magistrats sont en effet partis à la retraite, dont quatre juges pénaux. Il n'y avait donc tout simplement pas assez de magistrats compétents pour gérer toutes les chambres correctionnelles", souligne Rob Hobin.

Une soixantaine de dossiers, dont celui de Steve Bakelmans, ont été reportés à une date inconnue. Toutes les parties ont reçu une lettre indiquant qu'elles n'étaient plus obligées de comparaître le jour fixé et qu'elles seraient convoquées à nouveau. Entre-temps, il a été décidé de rouvrir la chambre concernée à partir du 1er septembre 2019. Trois sessions d'introduction sont prévues en mai et juin. Steve Bakelmans a de nouveau été convoqué pour la session du 5 juin. Si son cas est traité, il pourrait y avoir un jugement avant les vacances judiciaires.

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