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Procès Valentin: Belinda Donnay reconnaît avoir pu encourager les autres accusés

Belinda Donnay, accusée dans le procès de l'assassinat de Valentin Vermeesch en mars 2017, a réitéré ses excuses auprès de la famille lundi matin devant la cour d'assises de Liège. "Je regrette énormément, j'ai pu inciter les autres à commettre des traitements inhumains et dégradants mais je ne m'en rendais pas compte."

Lors du procès de Valentin Vermeesch, l'audience de lundi matin a débuté avec une déclaration de Belinda Donnay, qu'elle a souhaité faire car lors de son interrogatoire, elle était "terrorisée de parler". Son avocat, Me Franchimont, a souligné la difficulté de faire face dans un procès d'assises. "On a d'abord entendu les enquêteurs, qui parlaient des différentes versions des accusés entre leur première audition notamment et la reconstitution. Ce matin, c'est Belinda Donnay qui a, contre toute attente décidé de prendre la parole pour dire deux choses, d'abord qu'elle présentait à nouveau ses excuses, car elle les avait déjà faites auprès de la famille, et surtout qu'elle reconnaissait que son rôle, notamment la façon avec laquelle elle a été conciliante avec le meneur du groupe, avait pu influencer les autres accusés", explique notre journaliste sur place pour RTL INFO, Julien Modave.


"Ce n'est pas dans les valeurs qu'on m'a données"

L'accusée, âgée de 22 ans, a reconnu avoir donné deux coups de poing à Valentin mais a réfuté avoir donné des coups de pied ou de genou. "Par ma présence et sans réagir, j'ai pu encourager les autres mais ce n'était pas volontaire de ma part", a-t-elle souligné. "Je reconnais les propos" tenus et que l'on entend sur les vidéos d'une partie des supplices, diffusées à huis clos jeudi après-midi. "Ce n'est pas moi, ce n'est pas dans les valeurs qu'on m'a données." 

Me conseil de l'accusée a ajouté que sa cliente plaiderait coupable pour les traitements inhumains. "Pour la scène finale, il y a une absence coupable mais pas d'intention homicide." Après une nuit de torture, Valentin avait finalement été jeté vivant dans la Meuse, les mains attachées dans le dos. Il ressort de l'enquête que deux accusés ont pu le pousser à l'eau : Alexandre Hart et Belinda Donnay. L'avocate générale a réagi à la déclaration de l'accusée en soulignant que la thèse du ministère public était qu'une abstention coupable vaut participation.


"J'ai d'abord demandé que quelqu'un m'accompagne mais personne n'a répondu"

Interrogé une nouvelle fois sur cette scène finale lundi, Alexandre Hart explique avoir insisté "trois fois" auprès de Belinda Donnay pour qu'elle l'accompagne au bord de l'eau, afin de jeter Valentin à l'eau. "J'ai d'abord demandé que quelqu'un m'accompagne mais personne n'a répondu. J'ai ensuite regardé Belinda mais elle était hésitante. J'ai demandé une troisième fois et là, elle m'a accompagné", a-t-il déclaré. Il explique avoir insisté auprès de Belinda car lors de la discussion du groupe sur le sort à réserver à Valentin, Belinda était d'accord de le jeter dans la Meuse.

L'accusée a elle souligné qu'Alexandre ne lui avait pas "demandé" mais "ordonné" de l'accompagner. "La première fois, il a demandé. La deuxième fois, il a insisté. La troisième fois, il a ordonné en me disant 'maintenant tu viens'." Alexandre a raconté que sur le trajet pour se rendre auprès de l'eau, Valentin titubait et que Belinda et Alexandre se tenaient de part et d'autre de la victime pour la soutenir. Une fois au bord de l'eau, "j'ai essayé de pousser Valentin directement mais il a opposé beaucoup de résistance donc j'ai poussé plus fort. Je ne sais pas si c'est lui qui a lâché ou si c'est Belinda qui m'a aidé, mais à un moment, il est tombé", a-t-il détaillé.



"J'étais terrorisée par les menaces d'Alexandre"

Belinda a elle exposé une tout autre version, assurant avoir simplement marché à côté de Valentin, sans le soutenir, pour approcher l'eau. "Au bord de l'eau, je me trouvais à un mètre, un mètre cinquante de Valentin. J'ai vu Alexandre pousser Valentin dans l'eau. J'ai voulu reculer, je n'ai pas réalisé", a-t-elle dit. "Je n'avais plus le courage" d'aider la victime, a-t-elle dit sur question de la présidente.

L'avocate générale lui a fait remarquer que les témoins déclarent l'avoir vue revenir calmement, qu'elle avait continué d'habiter avec Alexandre et qu'elle avait repeint son studio. "J'étais terrorisée par les menaces d'Alexandre, il menaçait ma maman, même avant les faits. Je n'osais pas sortir de l'appartement toute seule. Après les faits, il m'a encore menacée, me disant qu'il me retrouverait à sa sortie" s'il allait en prison. "Je trouve ça un peu exagéré. Je n'ai pas de défense à dire à part que je trouve ça déplacé de sa part de dire ça", a réagi Alexandre Hart.

Alexandre Hart, Dorian Daniels, Belinda Donnay, Loick Masson et Killian Wilmet, cinq Hutois, avaient torturé, battu, séquestré Valentin avant de le jeter vivant dans la Meuse, les mains menottées dans le dos, dans la nuit du 26 au 27 mars 2017.

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