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Procès du meurtre de Daniel Maroy: "J'étais aveuglé par l'argent" raconte un des accusés

La cour d'assises du Hainaut a procédé, vendredi, à l'instruction d'audience de cinq jeunes poursuivis pour vol, meurtre et incendie, des faits commis en mars 2014 à Estaimpuis. Daniel Maroy, 84 ans, avait été agressé à deux reprises le 22 mars et sa ferme avait été incendiée le 28 mars. Son corps avait été découvert dans les décombres. Selon l'expertise médico-légale, il était mort avant l'incendie.

Le 22 mars 2014, Daniel Maroy a été agressé en revenant du magasin de Dottignies (Mouscron) où il avait l'habitude de faire ses courses, chaque samedi entre 19 et 20h. Mathieu Vancraeynest et Jason Piat, tous deux âgés de 18 ans, l'attendaient devant chez lui. Jason lui a porté un coup de bâton à la tête et l'a maintenu alors que Mathieu lui a fait les poches. "Il se débattait et proférait des insultes", ont expliqué les deux hommes qui sont repartis avec 6.500 euros chacun. En soirée, le Roubaisien Mohamed Benbouzid, 18 ans, a voulu aller à la ferme car il pensait que le fermier détenait encore plus d'argent chez lui. "J'étais aveuglé par l'argent", dit-il. Comme les deux autres ont refusé d'y retourner, il a invité son cousin, Abdel Madjid Benbouzid, 20 ans, en lui faisant miroiter un possible magot de 100.000 euros. Les deux hommes se sont rendus à la ferme durant la nuit.


"Je l'ai frappé à trois ou quatre reprises"

Une fois dans l'habitation, Abdel Madjid a porté trois à quatre coups de manche de fourche à la tête de la victime qui dormait. "J'ai cru l'avoir vu bouger, alors je lui ai mis des coups sur la tête. Je l'ai frappé à trois ou quatre reprises avec le manche de la fourche", raconte Abdel Madjid. Cette scène a été filmée mais les images ont été effacées après avoir été montrées aux copains de la cité d'Evregnies (Estaimpuis), située non loin de la ferme qui se trouve dans le village voisin de Saint-Léger. Les cousins se renvoient la balle. Abdel Madjid prétend qu'il a demandé à Mohamed d'arrêter de le filmer alors que ce dernier prétend qu'il le lui a demandé. "Quand on a quitté les lieux, il ronflait encore. Pour moi, il n'était pas mort, juste K.O.", a déclaré Abdel Madjid vendredi matin. Le 23 mars, Mohamed est retourné à la ferme avec son beau-frère pour se débarrasser de la fourche, qu'il avait touchée la veille avec ses mains non gantées. Ils ont jeté la fourche depuis un pont.

Le 28 mars au soir, Mohamed, Mathieu et Jordan Deveuldre sont allés bouter le feu à la ferme. Jordan conteste avoir aspergé la pièce d'essence comme le prétend Mohamed. Le procès reprendra lundi à 9h00 avec les auditions, durant trois jours, de nombreux témoins. Ce qui aidera peut-être les jurés à lever le voile sur les nombreuses zones d'ombre dans ce dossier, notamment quant à la cause et le moment du décès.

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