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Amaya Coppens, la jeune belge détenue au Nicaragua durant 9 mois, s'exprime: "Je n'ai pas été arrêtée, j'ai été kidnappée"

"Je n'ai pas été arrêtée, j'ai été kidnappée", indique à l'hebdomadaire flamand Knack l'étudiante belgo-nicaraguayenne Amaya Coppens, libérée cette semaine de sa cellule dans une prison nicaraguayenne. L'étudiante de 24 ans n'épargne pas le régime de Daniel Ortega. "J'ai été torturée psychologiquement", explique-t-elle.

Une cinquantaine de détenus politiques ont été libérés en début de semaine au Nicaragua. Amaya Coppens était derrière les barreaux depuis septembre pour avoir pris part à des manifestations d'opposition au régime. "J'ai été kidnappée le 10 septembre 2018 sans mandat d'arrêt émis par un juge d'instruction. Il a fallu neuf jours pour que je puisse avoir un contact avec mon avocat", affirme-t-elle. "J'ai été transférée à la prison d'El Chipote. Officiellement, je n'ai été arrêtée que le 15 septembre".

Elle n'a reçu aucun soutien de l'université UNAM, où elle étudiait la médecine. "Dès le deuxième jour des manifestations, ils ont obligé les étudiants à prendre part aux contre-manifestations violentes organisées par le gouvernement", explique Amaya Coppens. "Ceux qui ne participaient pas devaient se désinscrire (...) J'étais en 5e année de médecine mais j'ai opté pour quelque chose de plus important, je me suis engagée socialement. Depuis ce jour-là et jusqu'à aujourd'hui, je lutte pour les droits de mes compatriotes".

Pendant notre grève de la faim, les gardiens faisaient un barbecue tous les soirs devant nos cellules

L'étudiante prétend avoir été "torturée psychologiquement" durant sa détention. Elle évoque la grève de la faim des détenus politiques. "Pendant notre grève de la faim, les gardiens faisaient un barbecue tous les soirs devant nos cellules".

Les détenus devaient aussi régulièrement se déshabiller totalement pour des fouilles avant de rentrer en cellule, assure-t-elle.

Amaya Coppens n'a pas été torturée physiquement mais elle dit avoir été une exception à cet égard par rapport à d'autres prisonniers car son cas a été mis en lumière internationalement grâce à l'action menée par sa famille. "A partir du moment où mon cas a été rendu public, ils se sont montrés prudents avec moi". L'étudiante n'a pas l'intention de quitter le Nicaragua pour revenir en Belgique où elle est née. "Je ne suis pas en sécurité ici au Nicaragua mais les autres Nicaraguayens non plus. Quiconque lutte pour ses droits risque d'être interpellé. Je peux à nouveau être kidnappée n'importe quand. Mais j'ai le sentiment d'être utile ici. Je vais donc rester et continuer à lutter pour les droits de l'Homme", conclut-elle.

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