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Vincent Lambert: "ce n'est pas une euthanasie, sinon ça irait plus vite", juge son neveu

Le neveu de Vincent Lambert, cet homme en état végétatif depuis plus de 10 ans, a estimé lundi que l'arrêt de ses traitements depuis mardi ne constituait pas "une euthanasie, sinon ça irait plus vite, ça serait moins sadique".

"Malheureusement, ce n'est pas une euthanasie, sinon ça irait plus vite, ça serait un petit moins sadique de mon point de vue. Et on donnerait un petit peu plus de droits aux patients", a-t-il expliqué au micro de RTL, alors qu'il s'apprête à rendre visite à son oncle.

Selon lui, la menace d'une plainte des parents pour "meurtre avec préméditation" "encourage le médecin à prendre son temps, c'est-à-dire à ne pas être accusé d'une euthanasie".

Le médecin de Vincent Lambert, patient tétraplégique en état végétatif, victime en 2008 d'un accident de la route et devenu le symbole du débat sur la fin de vie en France, a engagé mardi un nouvel arrêt des traitements, rendu possible le 28 juin par la Cour de cassation.

Ce protocole médical prévoit notamment l'arrêt de l'hydratation et de la nutrition par sonde du patient, ainsi qu'une "sédation profonde et continue".

"Et pour ne pas être accusé d'une euthanasie, il faut que ça dure le plus longtemps possible, ce qui est à mon avis franchement sadique", a déploré François Lambert, dénonçant une "loi (qui) laisse beaucoup de marge aux médecins et très peu aux patients".

"Il y a peu de gens qui voudraient ça pour eux-mêmes", a-t-il poursuivi, jugeant que la loi avait "été rédigée notamment avec les pro-vie et leur a donné beaucoup de latitude et beaucoup de moyens d'action".

Interrogé sur les "larmes" de son oncle sur une vidéo dans laquelle on voit le patient filmé de près et l'on y entend sa mère répéter "Ne pleure pas", François Lambert a répondu qu'il s'agissait d'"une réaction physique" : "son corps pleure, a des râles, et on ne sait pas du tout à quoi c'est dû".

La famille de Vincent Lambert est déchirée par des années de bataille judiciaire. Son épouse Rachel est soutenue par six frères et sœurs et François Lambert, qui entendent mettre fin à cet "acharnement thérapeutique" et affirment que l'ancien infirmier psychiatrique avait pris position en ce sens. Vincent Lambert n'a toutefois pas laissé de directive anticipée.

Un rassemblement est prévu lundi après-midi à Paris, en présence des avocats des parents, à l'appel du collectif "Je soutiens Vincent", opposé à l'arrêt des traitements.

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