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Au Portugal, une société veut exploiter un gisement pour fabriquer des batteries: les habitants inquiets se battent pour protéger leur village classé

Le Portugal pourrait devenir le premier fournisseur de lithium en Europe. Ce composant des batteries électriques est devenu un véritable "Or blanc". Dans le nord du pays, une entreprise anglaise explore le sol depuis plus d'un an pour en trouver. Les premiers résultats sont encourageants. Problème: les gisements sont proches de villages classés. De leur côté, les habitants se battent pour protéger leur terres. Des envoyés spéciaux de RTL INFO se sont rendus sur place.

Piles rechargeables, voitures électriques, smartphones... le composant de leurs batteries, le lithium, est de plus en plus utilisé. "Ceci est un cristal de spodumène qui contient le lithium", nous montre-t-on.
 
Selon les estimations, d’ici 2025, le marché européen des batteries électriques pourrait valoir 250 milliards d’euros par an.


Une entreprise compte alimenter 530.000 voitures par an avec son gisement portugais

Nous nous sommes rendus dans un village portugais où est extraite la pegmatite, le rocher qui contient ce qui est ensuite utilisé pour fabriquer le lithium. "Ici, nous faisons de la prospection. Nous creusons un trou dans le sol afin de récolter un échantillon", explique Dean Wadsworth, géologue de l'entreprise Savannah Ressources.

Avec ses gisements dans le nord du Portugal, Savannah Resources espère pouvoir alimenter 530.000 voitures électriques par an. L’entreprise estime à 20 millions de tonnes la présence de minerai, soit 540 terrains de football.

Dans la région de Boticas, l’entreprise a déjà effectué plus de 150 forages. "Nous savons qu’il y a des gens et des associations qui demandent plus d’informations. C’est ce que nous faisons pour le moment. Nous réalisons de nombreuses études en particulier dans le domaine de l’environnement", indique Paul O'Donoghue, responsable de Savannah Ressources pour le Portugal.

Il y aura des conséquences sur l’environnement et sur la population

À 800 mètres de l’une des mines se trouve Covas do Barroso, un village de moins de 300 habitants. Parmi eux, beaucoup craignent que les mines détruisent leur environnement. "Ma maison est ici. Et la mine est juste ici en face de chez nous", confie Nelson Gomes.
 
Nelson est le président de l’association "Non aux mines, oui à la vie". Il se bat pour protéger sa région classée au patrimoine agricole mondial par l’UNESCO. "Ce que nous aimerions de la part du gouvernement, c’est qu’il dise non. Qu’il n’autorise pas l’exploitation de ces mines à ciel ouvert. La présence de mines ici est impensable. Nous connaissons bien les risques, il y aura des conséquences sur l’environnement et sur la population", commente Nelson Gomes.

D'autres habitants nous confient leurs inquiétudes. "C’est ici que je suis née et que je veux finir ma vie. Certains disent qu’on va devoir partir mais moi je ne veux pas", raconte une dame âgée. "Notre environnement et notre vie, ça, ils ne peuvent pas le détruire. Je suis contre", réagit un homme.


Une pétition est lancée

Pour le moment, il ne s’agit encore que de prospection, mais l’entreprise devrait exploiter officiellement les mines dès l’année prochaine.

"Ici, nous avons des produits d’une excellente qualité. La meilleure eau du pays. Le cadre de vie le plus pur. Je veux lancer un appel à l’échelle mondiale: Aidez-nous! Ne les laissez pas détruire ce que nous avons de plus cher", explique Nelson Gomes.

 
Avec son association, Nelson a lancé une pétition en ligne. Objectif : faire réagir le gouvernement portugais pour qu’il interdise les mines.

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