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Une soixantaine de chats abandonnés dans une maison à Mettet: "Vous imaginez, c'était le chaos" (photos)

Une soixantaine de chats, dont certains dans un mauvais état, ont été abandonnés par leur propriétaire dans une maison à Mettet. La police et les pompiers ont fait cette découverte après avoir été appelés pour un risque d'explosion de gaz le 11 juillet dernier. Pour éviter d'euthanasier les animaux, le refuge APA s'est lancé le défi de prendre en charge ces animaux et de les remettre en forme.

"On a retrouvé les chats amaigris, affamés,… ils crevaient de soif. Certains sont aveugles d’un œil. On leur a donné à manger et à boire. Puis, on a commencé à nettoyer, car l’odeur était intenable. Les lieux étaient remplis d’excréments. Vous imaginez, c’était le chaos", raconte Elodie Baudoux, une bénévole du refuge APA (Aide et Protection Animales A.S.B.L), qui soigne les félins depuis plusieurs jours. "On a déjà nettoyé plusieurs fois pour les maintenir dans des conditions sanitaires plus ou moins correctes. On doit faire attention à ce qu’ils ne contractent pas une maladie."

Le 11 juillet dernier vers 21h, la police de Mettet et les pompiers de la zone de secours Val de Sambre ont été appelés pour intervenir dans une habitation à Oret (Mettet), suite à un "risque d'explosion de gaz". 


"Nous sommes restés pantois"

Arrivés sur places, les services de secours ont donc fait une découverte inattendue. 

"Il y avait effectivement une bouteille de gaz, qu’on voyait par la fenêtre. Mais, c’est surtout le nombre de chats retrouvés à l'intérieur qui a impressionné. Nous sommes restés pantois. Autant de petits animaux, je n’avais jamais vu ça, c’était énorme. La société protectrice des animaux a dû intervenir et cela s’est bien passé. La dame qui habitait-là aimait probablement beaucoup les chats. Elle en avait énormément et elle les gardait", explique Marc Gilbert, colonel-commandant de la zone de secours Val de Sambre.

 
 

©Facebook/Refuge APA 

A l'abandon durant deux semaines

Les chats étaient à l'abandon durant au moins deux semaines. La locataire vivait dans cette maison depuis dix ans, et elle avait été soumise à un jugement d’expulsion suite à des retards de paiement.

La dame âgée a finalement décidé de quitter son logement en adressant un courrier aux propriétaires. Elle y annonçait que ses chats avaient été "gazés".

D'où l'intervention des pompiers et de la police. "Quand nous sommes arrivés, nous n’avons rien constaté, à part une bouteille de gaz fermée", indique Marc Gilbert. "Il n’y avait pas de nécessité que nous soyons appelés dans ce cadre-là. Mais on ne sait jamais. Quand nous sommes appelés, nous sommes là pour aider et protéger le citoyen. C’est vrai qu’on a vu la bouteille de gaz, mais il n’y avait aucun risque pour le personnel intervenant et le citoyen. C’était plutôt de l’intimidation." Depuis la locataire n'a plus donné signe de vie.


"Pas une mission évidente psychologiquement" 

"Pour nous pompiers, c’était une mission difficile", confie Marc Gilbet. "Séparer les chats de la locataire, ce n’est pas toujours évident, car elle avait une certaine amitié envers ces félins. Cette dame souffrait vraisemblablement d’une maladie, qui faisait en sorte qu’elle gardait tout ce qu’elle avait (ndlr: le syndrome de Diogène). C’est bien triste d'en arriver-là. Ce n’était pas une mission évidente psychologiquement."

La section Bien-être animal du SPW (Service public de Wallonie), s'est rendue sur place avant de contacter le refuge APA (situé à Assesse, dans la province de Namur) pour la prise en charge des animaux abandonnés. Un sacré challenge pour l'ASBL qui soigne actuellement les chats dans la maison de Mettet avant de les rapatrier au refuge. 

"Comme ils sont nombreux, il fallait d’abord qu’on les vaccine sur place avant de les évacuer. On a fait tout ce travail avec le vétérinaire, qui a pris ceux qui nécessitaient des soins ou qui avaient le coryza. On les a tous vaccinés et donc normalement, le rapatriement des chats au refuge est prévu pour ce samedi 20 juillet", précise Elodie Baudoux, qui exerce cette activité d'inspectrice et de soigneuse depuis 2013. "Ce qui est étonnant, c’est que nous n’avons pas retrouvé de chatons. Est-elle partie avec ?", s'interroge-t-elle. 


"Amener ces chats dans notre refuge, ce sera de la folie"

Grâce au refuge APA, le SPW Bien-être animal a trouvé une solution pour sauver ces chats, ce qui n’est pas évident en été. "Tous les refuges à cette période sont complets. Comme il n’y avait pas de solution, on s’est dit 'tant pis, on se lance', et on verra ce qui se passera", indique la bénévole de l'APA. "Des chats qui étaient déjà au refuge ont été placés en famille d’accueil pour faire de la place pour ceux-ci, et donc logiquement tous les chats saisis à Mettet seront accueillis chez nous."

Pour le refuge cet accueil représente un "boulot monstre". "Quand on va amener les 60 chats, cela va être de la folie, car il faudra les mettre dans la chatterie, les sociabiliser, les surveiller,… Le vétérinaire a un gros boulot aussi", poursuit Elodie Baudoux.

Une fois remis en forme, les chats seront proposés à l’adoption, avec une participation aux frais d'une centaine d’euros (entre 130 et 150 euros). De quoi couvrir une partie des frais engagés par l'association APA (vaccination, passeport européen, la puce électronique, la stérilisation…).

En attendant, l'ASBL recherche également des bénévoles pour faire face à un problème de sous-effectif. Tout don matériel ou financier est le bienvenu car le rapatriement des chats et surtout les soins prodigués représentent un coût important pour le refuge.

Le bourgmestre de Mettet, Yves Delforge, a de son côté souligné qu'il n'y avait "à sa connaissance, jamais eu une saisie d'une telle ampleur" dans sa commune.


 
 
 
 
 
 
©Facebook/Refuge APA

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