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50 ans plus tard, Woodstock est toujours aussi mythique: Serge Jonckers revient sur l'histoire d'un festival qui ne reverra jamais le jour

Le festival de Woodstock célèbre ses 50 ans aujourd’hui. Un festival de musique qui se voulait pacifique, en pleine guerre du Vietnam. Il avait rassemblé 500.000 personnes pendant 3 jours. Woodstock a été le symbole de la culture hippie et du rock’n’roll. Le spécialiste musique de Bel RTL, Serge Jonckers, était sur le plateau du RTL info 13H pour en parler.

50 ans après, on parle encore de Woodstock. Qu’est-ce qui fait que ce festival est devenu mythique?

"Ce festival est devenu mythique parce qu’il arrive à la fin des années 60, et c’est un moment vraiment particulier. La contre-culture américaine et les enfants des baby-boomers, ceux qui sont nés après la guerre, refusent le modèle américain, refusent la guerre du Vietnam. Il faut savoir que en 1969, c’est quand même aux Etats-Unis une période très agitée. Il y a ceux qui veulent servir leur patrie, et ceux qui ne veulent pas. La guerre du Vietnam est vraiment le moteur de cette jeunesse. C’est pratiquement toute la jeunesse américaine qui est symbolisée, surtout dans ce film qui est sorti en 1970. Toute une série d’adolescents l’ont découvert, et ça, ça a forgé la culture musicale, et ça a permis au rock de devenir ce qu’il est aujourd’hui."

A l’époque, le rock était à contre-courant, il n’avait pas bonne presse, on ne comprenait pas cette musique, ou en tout cas les adultes ne comprenaient pas cette musique.

"Comme quand Elvis Presley est arrivé, on ne le comprenait pas non plus! C’est vrai que l’establishment se demandait "mais où vont tous ces jeunes chevelus avec des idées un peu révolutionnaires?" Il y avait déjà de grands festivals de folk et de jazz, l’industrie du disque et les artistes se sont dit "Pourquoi pas avoir un festival de rock?" C’est comme ça que c’est arrivé. Le festival de Woodstock a été une espèce de point d’orgue à plusieurs festivals qui ont vu le jour."

Woodstock est le symbole de la non organisation absolue, du chaos absolu. Que s’est-il passé?

"Mickael Lang, un des organisateurs, avait déjà organisé d’autres festivals, il connaissait un peu son affaire.  C’était des gens semi professionnels et il tablait sur 50.000 personnes. A l’époque, à la fin des années 60, il y avait beaucoup d’associations et la jeunesse se disait "Nous, on veut tout gratuit, on ne veut pas du modèle économique américain." Finalement, après le premier jour, quand ils se sont aperçus qu’ils allaient au chaos, ils ont déclaré que le festival était gratuit. Mais quand vous prévoyez une manifestation pour 50.000 personnes et qu’il en arrive entre 450.000 et 500.00, ça a été la désorganisation complète. Un festival comme ça, aujourd’hui en 2019, serait annulé ou même pas autorisé."

Quels sont les festivals qui sont les enfants de Woodstock, en 2019?

"Dans le fait de se réunir ensemble, de partager certaines valeurs, d’écouter de la musique qu’on aime, c’est l’enseignement de Woodstock. Aujourd’hui, les festivals ne sont plus à l’image de ce que ce festival a été. Les 500.000 personnes réunies là venaient montrer à l’establishment qu’on pouvait se réunir pendant 3 jours sans violence, qu’on pouvait se battre pour des idéaux. Et qu’on était contre la guerre du Vietnam. Aujourd’hui, dans les festivals, on est contre rien du tout. Aujourd’hui, les festivals sont simplement là pour partager un bon moment. Il n’y a plus de revendication, hormis le fait que quand vous voyez les jeunes qui manifestent pour le climat, l’écologie etc, c’était déjà ds thèmes repris par les grands festivals des années 60."

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