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La trouvaille d'Arnaud à Ath: ce scarabée qui porte une corne de rhinocéros n'est plus si rare que ça (photos)

L’été est propice à l’observation de la nature. Sur vos balcons, dans vos jardins, et même à l’intérieur de vos maisons, vous remarquez diverses espèces, et vous nous soumettez vos photos. Avec nos spécialistes, nous les identifions, et vous faisons découvrir toute la diversité de la faune avec laquelle nous cohabitons parfois sans même le savoir. Chaque semaine, découvrez les trouvailles des lecteurs de RTL INFO.

L'insecte qu'Arnaud a photographié à Ath, dans le Hainaut, est particulièrement impressionnant: un scarabée d'une taille plutôt imposante – il peut atteindre 4 centimètres – et qui présente un attribut surprenant: une corne dont la forme rappelle celle de la corne du rhinocéros. Cela lui a valu son nom: Scarabée rhinocéros.


Le rhinocéros revient

"Espèce rare", précise d'emblée notre lecteur. Il est vrai qu'il y a quelques années, nous vous présentions l'espèce en ces termes dans cette rubrique. Mais selon Vincent Louwette, guide nature pour Natagora et spécialiste des insectes, qu'on interrogeait déjà à l'époque, ce scarabée est plus fréquemment observé ces dernières années. "Le rhinocéros est en expansion, il revient, il était beaucoup plus discret avant", estime-t-il. 

L'entomologiste, qui a la sensation de recevoir plus de photos du "rhino" qu'avant, se base par ailleurs sur les encodages fait sur le le portail Observations.be, un site alimenté par les naturalistes professionnels et amateurs, qui permet de se faire une idée de l'état des populations des espèces: 'Il y a beaucoup d'observations autour de Liège, dans la région de Visé, dans le grand pourtour de Bruxelles, Watermael-Boistsfort, j'ai également vu des observations à Meise...", nous dit-il. 


Un scarabée "pas difficile"

Comment expliquer que l'espèce se porte si bien? "On le trouvait jadis dans les copeaux de bois des scieries. Maintenant on l'observe aussi dans certains jardins, dans des tas de compost qui contiennent beaucoup de mélanges de bois en putréfaction". Le scarabée rhinocéros est saproxylophage, c’est-à-dire qu'il se nourrit de bois mort.

C'est aussi le menu du Lucane cerf-volant, qui se fait quant à lui beaucoup plus rare. "Lui vit dans les troncs d'arbres morts sur pied ou dans les racines d'arbres morts. Et comme on évacue souvent les arbres morts, ça lui cause préjudice. J'ai l'impression que le rhinocéros est plus opportuniste. Il peut aller dans un tas de compost au fond du jardin, où quelqu'un aura mis du broyat de feuillus. Lui, va pouvoir s'accommoder de ceci, tandis que le lucane a besoin d'un arbre plein".

Le scarabée serait "moins difficile", ce qui profiterait au maintien de l'espèce. Mais il ne s'agit là que d'une hypothèse, et surtout d'un facteur parmi tant d'autres: la fluctuation de l'état des populations d'insectes peut dépendre de beaucoup d'éléments différents, comme du climat, par exemple.


Une corne réservée aux mâles

L'individu photographié par Arnaud est un mâle, c'est une certitude, car seul lui porte cette corne. Elle lui servirait notamment à faire basculer son adversaire et gagner ainsi le droit de se reproduire.


©Pixabay - Scarabée rhinocéros mâle
 

Deux ans à manger du bois pourri avant de devenir adulte

Le scarabée donne naissance à des larves qui mettent beaucoup de temps à devenir adultes. C'est une caractéristique propre aux insectes qui se nourrissent de bois, nous explique Vincent Louwette: "Comme le bois n'est pas très nourricier, les larves vont passer quasi plus de deux ans à manger ce bois pourri pour passer au stade adulte".

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