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Le bourgmestre autorise la construction de 2 poulaillers à Ligny: des citoyens dénoncent la décision, l'éleveur se défend

Feu vert pour le projet d'un poulailler à Ligny, à Sombreffe. Les autorités communales viennent d'octroyer le permis. L'exploitation comprendra deux bâtiments de 500 m² pouvant accueillir 13.000 poulets.

Dans le village, plusieurs riverains se mobilisent depuis plusieurs mois contre le projet, craignant un charroi important de camions, des nuisances sonores et des odeurs désagréables.

Ça n'a rien à voir avec des bâtiments industriels

Le futur exploitant, Marc Eliard, se défend. "On va avoir des conditions à respecter. Une des conditions c'est de pouvoir rentrer avec une partie du charroi dans Ligny, mais qu'on ne pourra pas y ressortir. Donc on va devoir passer par Brie. Tout ça a été bien agencé et la commune de Fleurus a donné son feu vert pour justement limiter le charroi", explique Marc Eliard.

Concernant la proximité de certaines habitations, voici sa réponse: "Au niveau des odeurs qu'on peut craindre, ici on est à 290 mètres. Les vents dominants ne sont pas situés vers le village, mais vers peut-être quelques maisons qui sont sur le côté, mais c'est marginal".

L'éleveur nous en dit plus sur la future exploitation, et tient à calmer les craintes. "J'ai pas peur de montrer que tout va être fait dans les règles de l'art et que la ferme tourne très bien, on est assez pointilleux sur tout ça. Il y a un parcours extérieur et on leur donnera (ndlr: aux poulets) la possibilité d'aller dehors. Ici c'est deux petits bâtiments. Ça peut paraître énorme, mais je l'ai déjà répété auparavant, c'est deux bâtiments qui tiennent la route et qui ont de l'avenir. Ça n'a rien à voir avec des bâtiments industriels de 40 ou 50.000 poulets qui ne voient pas le jour et qui ne restent pas longtemps. C'est deux bâtiments avec label et qualité différenciée, j'aime bien dire que ça n'a rien à voir avec un bâtiment industriel", explique Marc Eliard.

Le produit, "c'est un poulet pour Ardennes volailles de qualité supérieure qui se rapproche très fort du bio", conclut l'agriculteur.


Des citoyens dénoncent l'attitude du bourgmestre et les nuisances

Ce n'est pas l'avis du collectif de riverains opposé au projet. Il compte déposer un recours devant le ministre et le conseil d'état. Au-delà de ce poulailler, le collectif dénonce le manque de considération de la commune. "Le bourgmestre, ni le collège, à aucun moment n'a accepté de nous écouter et de nous entendre. Tous les appels du pied qu'on a fait pour essayer de dialoguer, tant avec lui qu'avec l'agriculteur, pour essayer de trouver une vraie solution qui pouvait convenir à tout le monde. On n'a jamais eu la possibilité de discuter avec lui", réagit Dominique Bousman, du collectif. Le groupe affirme d'ailleurs avoir appris la décision du collège communal par la presse.

Sur le fond du dossier, le collectif rappelle, via un communiqué, ses griefs:

  • Augmentation significative des nuisances liées au charroi,
  • nuisances olfactives,
  • perte de valeur de l’immobilier,
  • nuisances sonores dues aux activités sur le site en pleine nuit,
  • extension plus que probable dans le futur vu la rentabilité faible du projet,
  • épandage du fumier de fientes, mais aussi des eaux de lavage chargées en résidus d’antibiotiques et de biocides sur les terres
  • avoisinantes proches de captages d’eau,
  • conditions de vie des animaux (1 poulet par feuille A4) entrainant une mortalité importante et une promiscuité nécessitant des traitements préventifs aux antibiotiques et des désinfections fréquentes aux biocides.

Dans son communiqué, le collectif affirme avoir lancé une pétition qui a récolté 253 signatures, dont 127 de riverains directs. "Il faut ajouter les 71 lettres d’opposition au projet envoyées à l’administration", précise encore le collectif.

De son côté, l'agriculteur ne compte pas démarrer les travaux avant le printemps.

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