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La patronne de Proximus va quitter l'entreprise

L'administratrice déléguée de Proximus, Dominique Leroy, va quitter la tête de l'opérateur public dès le 1er décembre prochain, a fait savoir jeudi l'entreprise de télécom. Elle a choisi de donner "une orientation internationale à sa carrière", selon Proximus. La responsable s'engage en effet auprès de l'opérateur néerlandais KPN, dont elle deviendra l'administratrice déléguée le 1er décembre, a indiqué peu après celui-ci.

Proximus a annoncé après clôture de la Bourse le départ de Dominique Leroy, "à la suite d'une nouvelle opportunité à l'étranger, en dépit de la volonté unanime du conseil d'administration de reconduire son mandat comme CEO de l'entreprise".


En fonction depuis cinq ans

Son premier mandat, débuté en 2014, se terminait en janvier prochain. Dans les prochains mois, l'administratrice déléguée continuera d'assurer la gestion journalière de l'entreprise et des dossiers majeurs, ajoute Proximus. Elle veillera ainsi à la préparation du plan 2020 et se concentrera sur la finalisation du plan de transformation, annoncé au début de l'année. "Elle a l'intention de terminer les négociations avec les partenaires sociaux dans ce cadre avant son départ", glisse un porte-parole.

Dominique Leroy avait jusqu'à présent toujours souhaité rester en Belgique afin d'être proche de ses enfants. Ces derniers étant devenus adultes, elle a saisi cette opportunité, a-t-elle justifié au personnel de l'opérateur dans une vidéo interne à l'entreprise.

Elle deviendra la CEO de l'opérateur néerlandais KPN dès le 1er décembre prochain, où elle succédera à Maximo Ibarra, qui a lui-même annoncé quitter l'entreprise le 30 septembre.


Les syndicats se demandent qui va pouvoir mener la restructuration à bien

Les syndicats de Proximus s'interrogent à la suite de l'annonce du départ de Dominique Leroy. La CEO avait lancé un vaste plan de transformation en début d'année et les négociations trainent depuis juin. "Nous sommes préoccupés par notre avenir. Elle a mis ce plan sur la table et quitte maintenant l'entreprise", commente Bart Neyens (ACOD/CGSP).

Le conseil d'administration espère que Mme Leroy va pouvoir mener à bien les négociations autour du plan de transformation, mais les syndicats estiment que son départ hypothèque précisément la concertation. "Il y a plus de questions que de réponses actuellement. Etait-ce le moment de prendre une telle décision? Elle a lancé un plan, qu'elle a présenté comme un plan d'avenir, et maintenant elle-même s'en va. On trouve cela étrange", explique Ben Coremans du syndicat ACV/CSC. Ce dernier estime qu'elle ne sera plus complètement impliquée dans les discussions. "Elle a déjà annoncé son départ et aura donc d'autres choses en tête".

Son vis-à-vis de la CGSP s'attend à ce que le plan soit un peu mis en veilleuse. "Ça serait bizarre qu'elle parvienne à boucler rapidement cette transformation, sans connaître les intentions de son successeur".

Le départ de Dominique Leroy ne surprend toutefois pas complètement les organisations syndicales. "Son mandat arrivait à échéance et il était clair qu'elle avait reçu des offres". Le choix de KPN ne les rassure cependant pas. Bart Neyens souligne ainsi que des bruits avaient circulé il y a plus de dix ans autour d'une fusion entre KPN et Proximus. "Elle va donc là-bas avec un sérieux savoir sur Proximus et nous sommes absolument opposés à toute fusion". 


Qui pour la remplacer?

Le conseil d'administration va "immédiatement" entamer la procédure de sélection d'un nouvel administrateur délégué, précise encore l'opérateur télécom belge. C'est le comité de nomination et de rémunération qui sera chargé de cette tâche et qui devra proposer des candidats au CA. Ce dernier pourra ensuite décider de manière autonome, sans approbation préalable du gouvernement, qui sera le successeur de Mme Leroy. Plusieurs administrateurs y siégeant représentent toutefois l'État belge. Il est de coutume d'avoir un équilibre linguistique entre le président du CA et le CEO chez Proximus. Mais le mandat de Stefaan De Clerck arrive également à échéance.


Dominique Leroy percevra un plus gros salaire chez KPN

Dominique Leroy percevra un salaire de base de 935.000 euros chez KPN, à quoi s'ajouteront les bonus. L'an dernier, sa rémunération de base chez Proximus s'élevait à 523.000 euros. La CEO de l'opérateur semi-public quittera la Belgique sans indemnité de départ, a indiqué un porte-parole de l'entreprise.

Avec les bonus de l'an dernier, Mme Leroy avait cumulé un total de 940.546 euros chez Proximus. C'est relativement peu pour le secteur des télécoms car, pour l'opérateur public, l'Etat belge impose un plafond de rémunération. Son prédécesseur chez KPN, Maximo Ibarra, a engrangé l'an dernier près de 1,5 million d'euros, bonus inclus. Le contrat de l'administratrice déléguée contient une clause lui interdisant, pour une période de 12 mois après son départ du groupe, de travailler pour un concurrent de Proximus en Belgique et dans les pays où l'entreprise génère au moins 5% de son chiffre d'affaires. Son départ vers KPN ne tombe pas sous le coup de cet engagement.

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