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Pourquoi les tractations entre le PS, MR et Ecolo sont-elles compliquées par l'absence de gouvernement fédéral ?

L'heure des tractations a sonné pour le PS, MR et Ecolo. Les partenaires de la coalition arc-en-ciel doivent se mettre d'accord sur la répartition des portefeuilles ministériels au gouvernement wallon et à la Fédération Wallonie-Bruxelles.

Il faut qu'ils accordent leurs violons d'ici jeudi soir, c'est à dire avant que les militants ne donnent leur feu vert à la participation de leurs partis aux deux exécutifs.

Les militants Ecolo peuvent refuser les noms

PS, MR et Ecolo se livrent à d'intenses négociations car le temps presse: il faut se mettre d'accord rapidement. Parce que les militants Ecolo seront consultés, sur les noms des ministres proposés. Ce sont les fameux congrès de participation. Et ils sont en droit de refuser, contrairement aux militants des deux autres formations politiques, de la majorité PS-MR.

Or les militants écologistes sont convoqués jeudi soir. Il faut donc que le casting ministériel soit bouclé.

Beaucoup d'inconnues

La distribution des rôles n'est pas encore connue, ce mercredi matin. On a quelques certitudes, et encore beaucoup d'inconnues.

Pas de mystère sur le chef de gouvernement: il sera socialiste. En Wallonie, et en Fédération Wallonie Bruxelles.

Peut-être la même personne pour diriger les deux équipes, peut-être deux personnalités différentes. Le nom d'Elio Di Rupo est évoqué, pour un des deux postes.

Pour le reste, on est dans la spéculation. Le MR est en général client pour les fauteuils de ministre de l'économie, ou l'agriculture. Ecolo pour l'environnement, et le PS pour les matières sociales. Mais il y a toujours l'une ou l'autre surprise.

Des dossiers délicats à négocier au niveau fédéral

Mais sur certains dossiers, les nouveaux ministres et présidents n'auront pas les coudées franches. Ils devront négocier avec le fédéral, or il n'y a pas encore de gouvernement à ce niveau-là.

Premier exemple: pour éviter aux jeunes sans emploi de basculer dans la pauvreté. Actuellement, les jeunes de plus de 25 ans qui n’ont jamais travaillé n’ont plus droit à des allocations d'insertion, après ce qu'on appelait le stage d'attente. Privés d’allocation, la plupart basculent au CPAS, avec de grandes difficultés de réinsertion. Pour empêcher cette précarisation, le gouvernement wallon veut négocier une sorte de régime d’exception avec le prochain gouvernement fédéral : si le jeune s’inscrit à une formation, il retrouverait ses droits pour toucher une allocation.

Le gouvernement wallon aura également besoin du fédéral pour tenir sa promesse de renforcer l'offre de train, pour les voyageurs du Sud du pays. Or, la SNCB est du ressort du fédéral : la tripartite arc-en-ciel aura donc à négocier et espérer peser sur les partis qui composeront le futur gouvernement fédéral. Et ce alors que la dotation de la SNCB a au contraire été rabotée de plusieurs milliards, lors des deux dernières législatures.

A la Fédération Wallonie Bruxelles aussi, on espère un gouvernement fédéral conciliant. Une des mesures pour éviter la pénurie de profs, par exemple, c'est de maintenir un régime favorable de pensions, pour les enseignants, pour garder le métier attractif. Plusieurs réformes du dernier gouvernement Michel ont mis en péril ces avantages.

Trois dossiers-clés, qui montrent non seulement l'importance pour les Wallons d'avoir un gouvernement fédéral rapidement, mais aussi un gouvernement attentif aux intérêts du Sud du pays.

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