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Macron installe une commission d'experts sur les "1.000 premiers jours" de l'enfant

Emmanuel Macron a installé jeudi à l'Elysée une commission d'experts présidée par le pédopsychiatre Boris Cyrulnik pour réfléchir à l'amélioration de l'accompagnement des "mille premiers jours de l'enfant", une période fondatrice dans le développement des tout-petits.

"90% se joue avant trois ans, et plus on est dans un milieu difficile, plus on se retrouve à organiser difficilement ces mille premiers jours", a déclaré le chef de l'Etat en ouverture d'un temps d'échange avec les membres de la commission et des familles.

Pour Emmanuel Macron, "on ne naît pas parent, personne. Il faut répondre à l'appel de parents parfois démunis, terrorisés".

Cette commission, composée de 17 scientifiques, pédiatre, sage-femme, éducateur, pédopsychiatre, praticiens dans les champs prénatal et postnatal, est menée par Boris Cyrulnik et coprésidée par la gynécologue-obstétricienne Alexandra Benachi et la psychothérapeute Isabelle Filliozat.

D'ici fin janvier, elle devra se pencher sur l'amélioration de la prise en charge des 1.000 premiers jours, une période qui va de la conception aux deux ans de l'enfant, avec quatre priorités: la santé publique pour arriver à un "consensus" sur les conseils en les rendant accessibles à tous, l'élaboration d'un nouveau "parcours parents", actuellement plutôt axé sur la période prénatale, les congés accordés aux parents, et le fonctionnement des modes de garde, un chantier à plus long terme.

Parmi les thèmes abordés, il sera question de nutrition, d'allaitement, des enfants face aux écrans, des violences environnementales, de la place du père, du burn-out parental, de la vaccination…

Le secrétaire d'Etat à l'Enfance, Adrien Taquet, qui porte ce projet, rencontrera dans les prochains mois des familles pour "les écouter, partir de leurs besoins, leurs attentes, et leurs angoisses", a-t-il dit.

Près de huit millions de personnes ont un enfant de moins de 18 ans. Selon le gouvernement, un parent sur deux déclare ne pas s'en sortir et 25% de ceux qui assurent eux-mêmes la garde de leur enfant ne le font pas "par choix".

"L'enjeu, c'est l'épanouissement individuel dans une société plus égalitaire", a présenté Boris Cyrulnik, pour qui un enfant sur trois est aujourd'hui "mal parti". "Le plus souvent c'est dû à l'isolation de la mère, du bébé, à la violence conjugale dont on sous-estime l'impact biologique, ou la précarité sociale".

"Les parents malheureux sont mal répondants. Tout ceci est résiliable et les décisions gouvernementales seront importantes", a poursuivi le neuropsychiatre, plaidant notamment pour un meilleur congé parental.

"Tout n'est pas joué au bout de ces mille jours. Ensuite il y a la résilience, le rebond, la chance", a estimé Emmanuel Macron, disant devoir "beaucoup" à Boris Cyrulnik et ses écrits. "Mais on peut décider que tout ce qu'on va faire pour que ces mille jours se passent bien sera une œuvre pour toute la société et pour éviter des situations irréversibles".

Le président a estimé que ce travail conduirait l'État à "investir, au sens premier du terme, et revisiter des choix d'organisation pour investir sur nos enfants". Aucun montant n'a pour le moment été évoqué.

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