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Coup de projecteur des Emmy Awards pour les LGBTQ

La 71e édition des Emmy Awards mettra dimanche un coup de projecteur sur des talents et séries portant le flambeau de la communauté LGBTQ, en lice cette année dans de nombreuses catégories, qui reflètent les efforts de Hollywood pour mieux représenter la diversité des Etats-Unis.

Série la plus emblématique du phénomène, "Pose" explore la culture des "bals" homosexuels dans le New York des années 1980 et a été sélectionnée à six reprises. Elle sera notamment représentée par Billy Porter, premier homme noir ouvertement homosexuel à concourir aux Emmy Awards dans la catégorie du meilleur acteur pour une série dramatique.

"Pose", qui aligne aussi un grand nombre de comédiens transgenres, est également en compétition pour la "meilleure série dramatique".

Les acteurs gays Ben Whishaw ("A Very English Scandal") et Fiona Shaw ("Killing Eve", "Fleabag") ont décroché des nominations, de même que l'actrice transgenre Laverne Cox pour son rôle dans "Orange Is the New Black."

De nombreux autres artistes se réclamant de la communauté lesbienne, gay, bisexuelle, transgenre et queer, déconstruisant les normes de genre et de sexualité, dont la comique et présentatrice Ellen DeGeneres, représenteront durant la soirée les couleurs du drapeau arc-en-ciel.

Cette présence reflète une influence croissante à Hollywood et les gros progrès réalisés ces dernières années par l'industrie du divertissement pour mieux prendre en compte les sujets liés à l'identité sexuelle.

Elle illustre enfin la capacité de géants du streaming comme Netflix, Hulu et Amazon, à se saisir de ces sujets de société pour en faire des succès commerciaux, sinon toujours grand public.

- "Les choses commencent à changer" -

"Le nombre de nominations de LGBTQ cette année aux Emmy Awards est le signe que les choses commencent à changer à Hollywood", affirme à l'AFP Sara Kate Ellis, présidente du GLAAD, une organisation qui promeut la meilleure intégration des LGBTQ dans les médias.

"Avec des nominations pour des séries comme +Pose+ et +Special+, et des performances comme celles de Hannah Gadsby, Laverne Cox, Billy Porter et bien d'autres, on voit la diversité des gens LGBTQ non seulement représentée dans les grands médias mais aussi célébrée", estime-t-elle.

Ces séries "trouvent un public partout et c'est quelque chose que l'industrie du divertissement ne peut plus ignorer".

D'après le rapport 2018 du GLAAD, le nombre de rôles LGBTQ sur le petit écran a atteint un record: 8,8% des 857 personnages qui sont apparus à une heure de grande écoute dans des séries télévisées étaient identifiés comme appartenant à cette communauté.

Hollywood ne doit cependant pas s'endormir sur ses lauriers car il y a encore beaucoup de progrès à faire, soulignent les défenseurs de la cause LGBTQ.

"Même si le public réclame un changement, l'histoire des efforts d'Hollywood pour plus de diversité suggère que le problème ne va pas se corriger tout seul", estime un rapport annuel sur le sujet publié par l'Université de Californie UCLA, qui demande que les "intentions" manifestées par la profession se traduisent plus souvent en actes.

Nico Tortorella, qui figure dans la série "Younger" qui se définit comme "non binaire", ne se reconnaissant pas dans le genre féminin ou masculin, relève que si les thèmes LGBTQ sont plus fréquemment abordés à la télévision, cela ne reflète pas forcément une évolution de la société.

"Il y a une grosse différence entre la société dans son ensemble et ce qui se passe sur les réseaux sociaux", a observé Tortorella, qui va jouer dans une série dérivée de "Walking Dead", dans un numéro spécial récemment publié sur la question par le magazine Variety.

"L'époque est troublante, c'est certain. En termes de représentation à Hollywood, oui, ça s'améliore" poursuit l'artiste, "mais beaucoup des personnages écrits pour des gens non hétérosexuels sont encore caractérisés par la violence qu'ils subissent".

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