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"Seule une révolution mondiale peut générer les changements nécessaires à notre survie": les activistes climatiques en action à Paris, Berlin, New York...

La mobilisation du mouvement écologiste Extinction Rebellion (XR) se poursuivait mardi afin de réclamer davantage d'actions contre le réchauffement climatique.

À Paris, quelques centaines de militants et sympathisants du mouvement continuaient mardi matin d'occuper la place du Châtelet et un pont de la Seine. Dans une ambiance bon enfant, sous la pluie, ils ont tenu, en milieu de matinée, une nouvelle assemblée générale pour débattre des activités de la journée et de l'organisation logistique du camp.

Au programme: un atelier sur la communication non violente, un concert dans l'après-midi ou une "méditation collective avant le dodo" en soirée. Sous la surveillance d'un dispositif policier léger, des militants y ont passé leur première nuit, éveillés pour certains et les autres installés pour dormir sous la pluie dans des tentes ou des bivouacs improvisés sous des bâches. Des toilettes sèches ont été installées.

Vers 08H00 mardi, plusieurs fourgons des forces de l'ordre sont venus se garer aux abords de la place du Châtelet, mais sans signe d'intervention imminente.

Du côté de Berlin, la police a évacué mardi les manifestants de la célèbre Potsdamer Platz. Environ 2.000 militants avaient pris possession des lieu lundi. "Nous donnons l'ordre aux personnes restées dans les rues de partir", a indiqué un porte-parole de la police. Environ 150 personnes ont passé la nuit sur la place et 50 étaient encore là mardi matin, selon un journaliste de l'agence DPA.

À Londres, des groupes de militants occupaient pour la deuxième journée consécutive deux importantes places de la ville, après l'arrestation par la police de plus de 300 personnes et la réouverture de ponts bloqués lundi. Mardi, les activistes ont soustrait au trafic Trafalgar Square et Parliament Square. Plusieurs personnes ont dormi sur place.


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2 semaines d'actions coups de poing

Les militants écologistes d'Extinction Rebellion ont entamé lundi deux semaines d'actions coups de poing à travers le monde, à Londres, Sydney, New York ou encore Paris, pour dénoncer l'inaction "criminelle" des gouvernements face à la crise climatique, entraînant des centaines d'arrestations.

Loin des manifestations monstres de septembre générées par le mouvement inspiré par Greta Thunberg, les actions d'Extinction Rebellion, mouvement né en 2018 au Royaume-Uni qui prône la désobéissance civile, se sont limitées à quelques centaines de manifestants, tentant souvent de frapper les esprits en bloquant un axe majeur de circulation.

A Londres, où Extinction Rebellion a multiplié les actions choc ces derniers mois, des centaines de manifestants ont entrepris de bloquer Westminster, où sont concentrés les lieux de pouvoir, et menaient des actions sur plusieurs sites, dont le pont qui fait face à Big Ben, fermé à la circulation automobile.


"Changements radicaux"

"Nous avons besoin de changements radicaux", mais "le gouvernement ne s'occupe que du Brexit", a déclaré à l'AFP Harriet Thody, 53 ans, assise sur la chaussée, recouverte d'un drapeau rose d'Extinction Rebellion. "Stop à la guerre, stop au changement climatique", pouvait-on lire sur certaines pancartes.

Bloqué au volant de son taxi non loin d'un Trafalgar Square paralysé, Dave Chandler, 54 ans, estimait néanmoins que les manifestants étaient "en train de tourner les gens contre eux". Selon lui, les protestataires feraient mieux de s'en prendre aux "gros".

Sur les centaines de manifestants impliqués dans les diverses actions menées dans la capitale britannique, 276 ont été arrêtés, a indiqué en fin de journée la police londonienne.

Il faut qu'on se lève partout dans le monde pour faire changer les choses

Des manifestations ont également eu lieu dans plusieurs capitales européennes comme Paris, Madrid, Amsterdam, Berlin ou Vienne.


"Il faut qu'on se lève partout dans le monde pour faire changer les choses", a déclaré Aurore, 27 ans, depuis Paris où les manifestants ont bloqué lundi un pont et un quai des bords de Seine. "Nos gouvernements ne font rien, ou ils mentent", a-t-elle ajouté.

"Le moment est venu de mettre en pratique des mesures de pression beaucoup plus fortes. Seule une révolution mondiale, massive, accompagnée de désobéissance civile non violente peut générer les changements nécessaires à notre survie", a lancé une porte-parole du mouvement à Madrid, Mabel Moreno.

Quelque 75 personnes ont été interpellées à Vienne pour avoir bloqué une des principales artères du centre-ville.


Marche funèbre à New York

À New York, environ 200 militants vêtus de noir ont mis en scène une "marche funèbre".

Entourant des cercueils de carton symbolisant les victimes du changement climatique, parfois couverts de faux sang, ils ont marché de la pointe de Manhattan jusqu'à la Bourse de Wall Street, où ils se sont allongés au milieu de la rue. Une trentaine d'entre eux ont été interpellés.

"J'ai deux filles et je suis vraiment inquiète pour elles, elles auront 30 ans lorsque, nous dit-on, le monde va commencer à s'effondrer", en 2050, a indiqué Danica Novgorodoff, 39 ans.

"Les militants écologistes ont essayé toutes les méthodes polies de manifestation depuis 30 ans, rien n'a marché. Nous n'avons pas d'autre choix que de faire sortir dans la rue autant de gens que possible", a ajouté la jeune mère.

Au Canada, plusieurs dizaines de manifestants ont bloqué des ponts autoroutiers dans au moins trois villes: Toronto, Halifax et Edmonton. D'autres actions étaient attendues dans la journée à Vancouver et Victoria.

D'autres manifestations de quelques dizaines de manifestations ont eu lieu à des milliers de kilomètres de là, notamment au Cap et à Buenos Aires.

En Australie, les militants prévoyaient des événements comme la promulgation de la disparition des abeilles, un défilé nu ou un cortège funèbre pour la planète.


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Objectif : rassembler 30.000 personnes

Extinction Rebellion est né au Royaume-Uni fin 2018 à l'initiative d'universitaires notamment, inspiré par la stratégie de lutte pour les droits civiques aux Etats-Unis dans les années 1960.

Le mouvement s'est étendu grâce aux réseaux sociaux et revendique aujourd'hui 500 groupes dans 72 pays.

Ses actions doivent se poursuivre dans les jours qui viennent.

A Londres, le mouvement espère rassembler 20.000 à 30.000 personnes sur deux semaines, soit cinq fois plus qu'en avril dernier, où les activistes avaient mené pendant 11 jours des actions perturbant la circulation, donnant lieu à plus de 1.100 arrestations.

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