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Stéphane Moreau, ex-patron de Nethys, sort du silence: "C’est extrêmement pénible de vivre ça"

Stéphane Moreau est sorti du silence ce dimanche matin sur RTL-TVI. L'ancien patron de Nethys a donné sa version du scandale politique qui empoisonne la vie wallonne depuis plusieurs années. Selon lui, il n'a commis qu'une seule faute: ne pas avoir communiqué.

Stéphane Moreau était l'invité de Christophe Deborsu ce matin dans l'émission "C'est pas tous les jours dimanche" sur RTL TVi. Il s'est exprimé pour la première fois à la télévision depuis le début de l'affaire Nethys. 

"Nous avons démissionné"

Stéphane Moreau a confirmé que le management de Nethys a bien démissionné. "Nous avons démissionné. C'est terminé", a-t-il assuré. Et il ne compte pas se battre contre son éviction: "On ne se bat pas contre des moulins à vent. Et puis c’est le choix d'une entreprise de changer de conseil d’administration et de management."

Selon lui, la vente suspecte des filiales Win, Elicio et Voo s'est faite en toute transparence. L'ancien bourgmestre d'Ans a donc estimé n'avoir commis aucun faute professionnelle. Par contre, il a dit regretter une chose: "Ma grande erreur, c’est de ne pas avoir communiqué". 

Un salaire trop élevé ? 

Depuis le début du dossier Publifin, on lui reproche son salaire qui s'élève à un million d'euros par an. En 2017, le politique lui a demandé de le diviser par quatre. "L'avez-vous fait ?", lui a demandé Christophe Deborsu. "Oui tout à fait", a-t-il assuré. Stéphane Moreau a ensuite insisté sur le fait que ce n'est pas le haut management de Nethys qui a fixé ses rémunérations.

"La plupart des partis politiques trouvent normal, depuis des décennies, que dans d'autres entreprises industrielles en milieu concurrentiel qui appartiennent à la Région wallonne comme la Sonaca, la FN, les salaires sont du même tonneau. Un million d'euros par an", a lancé Stéphane Moreau.

"Ces entreprises ont, après adoption du décret de gouvernance en 2018, obtenu une dérogation sur l’ensemble des contraintes qui pesaient sur Nethys (…) Et je pense qu'il faut quand même souligner ce traitement différent entre les autres entreprises industrielles appartenant à la Région et ce qui a été réservé comme sort à Nethys".

"Impossible de dialoguer avec le gouvernement wallon"

L'ex-homme fort de Nethys a regretté l'impossibilité de mener un dialogue avec le gouvernement wallon et dit espérer que le modèle économique qu'il a mis en place ne s'effondre pas. "Je serais extrêmement malheureux de voir ce modèle s'effondrer. Ce que je regrette aujourd'hui, c'est qu'il y ait une incompréhension et qu'il n'ait pas été possible de dialoguer avec le gouvernement wallon (...) Je pense que, si on avait pu avoir une discussion préalable, on aurait pu atterrir différemment et trouver des solutions", a-t-il déclaré. 


"J’ai eu droit à la critique que l’on fait à un militant socialiste"

Stéphane Moreau a d'ailleurs déploré la façon dont il a été traité. "Cette histoire est un peu ubuesque. C’est une suite de malentendus, d’incompréhensions. On aurait pu éviter cette situation si on n’avait pas exclu les députés liégeois de la commission d’enquête Publifin. Clairement, j’ai eu droit à la critique que l’on fait à un militant socialiste, pas à un manager", a-t-il estimé.

Enfin, l'ex-patron de Nethys a évoqué son avenir. "Je pense que je vais déjà prendre du recul. Je ne sais pas si vous imaginez, mais moralement et physiquement, c’est extrêmement pénible de vivre ça. Je vais donc d’abord prendre du recul"

L'assemblée générale extraordinaire de Nethys a avalisé vendredi la nomination d'un nouveau trio d'administrateurs composé de Jean-Pierre Hansen, Laurent Levaux et Bernard Thiry.

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