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C'est l'automne, "est-ce bien normal que des insectes sortent?" demande Jellissa: voici la réponse

Surprise d'observer la présence de certains insectes en automne, une Bruxelloise a alerté RTL INFO. Avec les températures clémentes du week-end dernier, certaines espèces ont refait surface. Est-ce normal ?

Des mouches, des abeilles, des papillons, Jellissa s'étonne d'apercevoir encore ces insectes alors que l'automne est bien installé à la mi-octobre. Cette Bruxelloise s'interroge via notre bouton orange Alertez-nous : "D'où viennent ces insectes et est-il bien normal qu'ils sortent" à cette époque de l'année ?

Elle ajoute : "Je ne comprends pas, les châtaignes tombent au sol, les abeilles et les papillons devraient hiberner" et affirme avoir changé de place à la terrasse d'un café à cause d'une "horde de mouchettes alors que ces insectes se faisaient discrets cet été."

Pour les mouches, rien d'exceptionnel. Selon Frédéric Francis, responsable de l'unité d'entomologie (l'étude des insectes) de la faculté Agro-Bio Tech de Gembloux, c'est le type d'insecte que l'on peut s'attendre à rencontrer à cette période en plus des coccinelles, des tipules (aussi appelés cousins) ou encore des moustiques.

Le développement des insectes dépend de la température

La présence des insectes est étroitement liée à la température ambiante. Le seuil minimal pour que la prolifération de certains insectes puisse avoir lieu se situe entre 10 et 15 degrés, précise Frédéric Francis. Certaines espèces de papillons par exemple commenceront leur développement larvaire à cette température. Les conditions optimales sont réunies autour de 25 degrés puis un ralentissement de l'évolution peut être observé quand les 30 à 35 degrés sont atteints.

Les épisodes caniculaires de cet été ont donc pu ralentir la prolifération des petites bêtes tandis que la vingtaine de degrés du week-end dernier ont pu permettre leur retour. "Si la température est moyennement plus élevée, la reproduction s'accentue et la durée de développement raccourcit pour avoir plus vite plus d'insectes", explique l'entomologiste.

Des générations supplémentaires chez certaines espèces avec la hausse des températures

Ces indications restent toutefois globales et varient d'une espèce à l'autre. Concernant les abeilles, les domestiques issues des ruches résistent mieux aux températures plus fraîches. "Il faut vraiment un gros coup de froid pour ralentir l'activité", selon le professeur Francis. Les abeilles sauvages sont, elles, plus dépendantes de la température. La présence de ces insectes varie donc d'une année à l'autre selon les conditions météorologiques.

Pour l'instant la situation de ce début d'automne n'est pas totalement exceptionnelle mais la présence de certains insectes est tout de même favorisée. Sur l'ensemble de l'année le réchauffement global exerce une influence sur les cycles de reproduction. "Avec l'augmentation moyenne des températures, on a pu observer des générations supplémentaires. Pour certaines espèces il y a beaucoup plus d'insectes, avec les problèmes que cela peut engendrer notamment pour les cultures", poursuit le scientifique. C'est le cas par exemple des pucerons.

Les populations d'insectes en grand déclin

Les températures qui augmentent peuvent profiter à certaines espèces mais sont aussi défavorables à d'autres habituées à des températures plus faibles. Ne nous détrompons pas, la masse globale de la biodiversité connaît tout de même une chute conséquente. En 2017, des chercheurs allemands avaient conclu à une chute de 75 % de la quantité d’insecte recensée dans des réserves naturelles. Les activités humaines sont la principale cause de ce déclin massif observé sur 27 ans.

Cela signifie que si les populations de certaines espèces peuvent augmenter à certaines périodes, comme aurait pu le constater Jellissa, le nombre global de tous les insectes connait une forte diminution.

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