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Un OVNI aperçu lundi soir en plusieurs endroits de Belgique: tout pointe vers la même hypothèse (vidéo)

De nombreux citoyens ont aperçu un étrange objet lumineux dans le ciel ce lundi soir. Rapidement, l'hypothèse que cet "OVNI" soit en réalité les mini-satellites de la société SpaceX a été avancée. Un spécialiste de l'Observatoire royal nous a indiqué que les éléments semblaient concorder. Impossible cependant d'affirmer avec une certitude absolue que c'était bien ça.

Un étrange phénomène lumineux a été aperçu dans le ciel ce lundi soir. Dans différentes régions en Belgique (Anderlecht, Wasmes (Colfontaine), Mesvin (Mons), Bernissart, Frameries, Rochefort, Bassily (Silly)), plusieurs témoins affirment avoir vu peu après 18 heures une boule lumineuse dans le ciel. 

"Je viens de voir ceci à Anderlecht. C’était pas un avion! Cette lumière était immobile ensuite elle s’est mise à s’éloigner doucement pour finir par disparaître derrière le luminaire", a écrit Malkow via notre bouton orange Alertez-nous. 

"Ce soir à Mesvin (Mons), nous avons observé un phénomène bizarre dans le ciel. Une lumière étrange en forme de lampe torche qui se déplaçait", a indiqué de son côté Steve.

"Nous l'avons vu depuis la place de Wasmes. On dirait un ovni. On a vu comme une boule dans le ciel avec une énorme lampe", a ajouté Tayron. 

Le phénomène a aussi été observé en France où il a suscité de nombreuses interrogations. 


SpaceX lance la deuxième grappe de sa constellation de satellites

Ce qui pourrait expliquer cette apparition lumineuse dans le ciel, c'est le projet SpaceX. La société spatiale américaine a lancé lundi la deuxième grappe de sa future constellation de mini-satellites "Starlink", destinée à fournir internet depuis l'espace et qui pourrait compter un jour jusqu'à 42.000 satellites.

Une fusée Falcon 9 a décollé sans incident de Cap Canaveral, en Floride, à 14H56 GMT (15h56 HB), avec à son sommet une coiffe entièrement remplie par 60 satellites, selon une retransmission en direct du lancement sur le site de la société créée par Elon Musk. SpaceX veut saisir une part du futur marché de l'internet de l'espace, que convoitent de nombreuses rivales, comme la startup OneWeb ou le géant Amazon, qui est bien moins avancé (projet Kuiper).

Tout semble correspondre

Nous avons pu contacter Thierry Pauwels, de l'Observatoire Royal de Belgique. Il nous a d'emblée précisé qu'il y avait assez peu d'informations. Il semble cependant que l'hypothèse "SpaceX" soit la plus probable. Voici les explications du spécialiste.

"Le lancement de SpaceX a été effectué à 15h56 heure belge. Il est passé au-dessus de la Belgique à 16h18, mais ce n'est pas ça car il faisait encore jour. SpaceX a fait un tour de la Terre durant 90 minutes avant de passer une deuxième fois au-dessus de l'Europe. La grappe de satellites est passée au-dessus du sud de la France vers 17h50. La direction était du nord-ouest vers le sud-est", nous a indiqué Thierry Pauwels.

D'après lui, Starlink était suffisamment haut dans le ciel lors du deuxième passage pour être observé depuis la Belgique. "Mais alors très bas dans le ciel", a précisé Thierry Pauwels. L'expert a fait appel à tout son savoir-faire pour analyser les images envoyées par des témoins. "J'ai regardé les images et ça semble être effectivement assez bas dans le ciel. Concernant la direction, c'est très difficile à voir dans les images. On peut cependant utiliser la lueur du soleil au crépuscule comme repère. Je trouve la lueur surtout dans la droite des images, ce qui semble correspondre avec la direction. L'objet observé bouge de la droite vers la gauche, ce qui correspond à une direction de l'ouest vers l'est dans cette position", a-t-il confié.

Un élément a cependant troublé Thierry Pauwels: la forme de l'objet observé. "On voit à l'avant comme une sorte de nuage. Mais si ce sont des gaz d'échappement, ça devrait être à l'arrière. Quelqu'un a indiqué que c'est peut-être une manoeuvre de freinage pour faire retomber une fusée sur Terre. Mais ce n'est qu'une hypothèse pour expliquer ce nuage à l'avant", a estimé l'expert.

Conclusion de Thierry Pauwels: "Tout semble correspondre à l'hypothèse du deuxième passage de SpaceX. Je ne vois pas vraiment de contre-indication. Je ne peux cependant pas l'affirmer avec certitude vu le manque d'informations plus précises".

Monsieur Pauwels a tenu à remercier Bart Declercq, Hugo Van den Broeck et Wim Stemgee pour les renseignements fournis.

Des mini-satellites à une altitude relativement basse 

Elon Musk espère à terme gagner 3 à 5% du marché mondial de l'internet, une part évaluée à 30 milliards de dollars par an, soit dix fois plus que ce qu'il gagne avec ses lanceurs. Le but: financer le développement de ses fusées et vaisseaux spatiaux. Le patron de SpaceX rêve de coloniser Mars. La société californienne a obtenu des autorités américaines l'autorisation de lancer 12.000 satellites, répartis sur plusieurs orbites, mais a déposé une demande de fréquence pour 30.000 satellites supplémentaires. Sa constellation "Starlink" doit fournir un internet à haut débit sur Terre. Les mini-satellites se trouveront à une altitude relativement basse (550 km pour les premiers), fournissant un temps de réponse rapide. SpaceX avait lancé les 60 premiers en mai, et affirme que la constellation sera opérationnelle dès l'an prochain pour le Canada et le nord des Etats-Unis. Selon la société, il faudra 24 lancements avant que le reste du monde soit couvert. Il existe aujourd'hui un peu plus de 2.100 satellites actifs en orbite autour de la Terre.

La perspective d'en ajouter 42.000 dans le ciel crée une double inquiétude. Les astronomes craignent d'une part que ces constellations gâchent les observations par télescopes depuis la Terre. La seconde préoccupation est l'encombrement des orbites terrestres basses (jusqu'à 1.500 ou 2.000 km) augmentant le risque de collisions entre satellites.

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