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Qui pour diriger le MR? Il faudra un second tour pour départager les deux candidats qui ont récolté le plus de voix

Le sénateur Georges-Louis Bouchez est sorti premier des cinq candidats à la présidence du MR, avec 44,59% des votes valables. Il devance le ministre fédéral Denis Ducarme (25,12%) qu'il devra affronter au second tour dans un duel d'Hennuyers, ressort-il mardi des résultats du vote annoncés par le Mouvement réformateur.

Quant aux trois autres candidats ayant échoué au premier tour, l'ex-présidente du Sénat Christine Defraigne a glané 14,01% des votes valables, le député fédéral Philippe Goffin 11,22% et la députée bruxelloise Clémentine Barzin 5,05%.

Georges-Louis Bouchez, malgré son jeune âge (33 ans), était parvenu à capitaliser le soutien de nombreux "barons" du Mouvement réformateur, au grand dam du plus expérimenté Denis Ducarme (46 ans).

Le taux de participation au premier tour de cette présidentielle du MR aura été de 56,07%: sur les 24.482 membres du MR en ordre de cotisation, 13.728 bulletins ont été dénombrés, sur lesquels 13.554 votes étaient valables (174 bulletins blancs ou nuls). Il était légèrement supérieur à 50% en 2011 et 2014.

C'est une nouvelle élection, tout est possible

Dans un communiqué, ce dernier s'est réjoui de la perspective d'un second tour "malgré une forme de mobilisation d'appareil en faveur d'un candidat". Il y voit "une forme d'avertissement que la base du MR adresse à son appareil".

Nos reporters Frédéric Delfosse et Steve Damman étaient présents au siège du MR. Ils ont pu interroger Denis Ducarme à l'issue du dépouillage. "Cette élection était présentée par bon nombre d'observateurs comme pliée, qu'il n'y aurait pas de second tour. Je vois que le militant, le mandataire du Mouvement réformateur en a décidé autrement. Il nous indique qu'il y aura un second tour. Il nous pousse dans nos retranchements. Il nous pousse à donner le meilleur de nous-mêmes. Il provoque un second tour afin, je pense, de voir encore davantage de débat par rapport à l'avenir de notre mouvement politique", a réagi le candidat.

Denis Ducarme a également indiqué que le second tour était "une nouvelle élection" et que "tout est possible". "Il est clair que de mon côté, je ne demanderai à aucun de mes amis, ils me l'ont proposé, d'appeler au vote, de donner des consignes de vote. C'est le militant du MR qui doit choisir. Ce sont, en particulier dans un mouvement libéral tel que le nôtre, des femmes libres et des hommes libres qui n'apprécient pas de se faire dicter leur choix. On l'a vu, sinon il n'y aurait pas de second tour", a-t-il ajouté.

C'est assez colossal, 45% face à quatre autres candidats au premier tour

Notre journaliste Bernard Lobet a pu interroger Georges-Louis Bouchez, arrivé en tête des sondages avec 44%. "Je suis face à un ministre en place, à une ancienne présidente du Sénat, face à des gens bien installés. Et là on voit que la volonté des militants a été de porter le changement, la modernité. Moi je suis extrêmement heureux. Je crois que c'est assez colossal, 45% face à quatre autres candidats au premier tour. C'est une confiance solide, et je compte m'appuyer sur cette confiance solide pour convaincre encore plus largement au second tour", a réagi le candidat.

Malgré son score, le libéral montois ne considère pas le second tour comme plié. "Parce que rationnellement, vous pouvez vous dire qu'il y a quand même des chances qu'on se positionne comme ça. Mais le rationnel c'est une chose, après vous savez que l'élection peut aussi comporter des surprises", s'est-il exprimé.

Résultat final fin novembre

Le second tour sera organisé de la même manière que le premier. Les bulletins de vote seront envoyés par voie postale le 18 novembre. Le dépouillement aura lieu le vendredi 29 novembre après-midi au siège du MR.

Au second tour, Georges-Louis Bouchez pourra compter sur le soutien de M. Goffin, tandis que les deux candidates ne se sont pas encore exprimées à ce sujet. Mme Defraigne a cependant estimé que sa troisième place confirmait au sein du MR l'existence d'un "véritable courant du libéralisme progressiste social inclusif", dont elle a demandé la reconnaissance.

Ce second tour doit désigner un successeur à Charles Michel, qui deviendra président du Conseil européen ce 1er décembre. L'ex-Premier ministre reste à la tête des Bleus francophones jusqu'à la désignation de son successeur. La gestion quotidienne du parti est toutefois assurée par le Bureau en lien avec les chefs de file du MR dans les différents gouvernements.

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