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La prudence recommandée face au manque d'études disponibles sur la cigarette électronique

(Belga) La cigarette électronique est-elle aussi nocive, voire plus néfaste, que la cigarette traditionnelle? La question est revenue jeudi au devant de l'actualité alors que des médecins belges estiment qu'elle pourrait être à l'origine du décès d'un jeune Bruxellois de 18 ans. Le débat fait également rage aux États-Unis, où Donald Trump envisage de faire passer l'âge minimum pour acheter des e-cigarettes de 18 à 21 ans. Du côté des scientifiques, un seul mot d'ordre: la prudence, en l'absence d'études approfondies sur le sujet.

"Il n'y a pas assez de données scientifiques pour évaluer le risque, ou l'absence de risque, des cigarettes électroniques." Tel est le constat implacable de l'Institut belge de santé Sciensano. "Les effets à long terme des inhalateurs électroniques de nicotine restent inconnus et des recherches plus poussées sont nécessaires", renchérit l'Organisation mondiale de la Santé sur son site internet. Les autorités belges ont émises deux nouvelles demandes d'avis auprès du Conseil supérieur de la Santé (CSS) durant l'été. La première concerne les nouveaux produits de tabac et comprend un volet sur les e-cigarettes, tandis que la seconde vise une révision complète de l'état des lieux du CSS sur la cigarette électronique, qui date de 2015. "Ces travaux sont en cours", a commenté Fabrice Peters, porte-parole du CSS, sans avancer de date de publication. Après le décès d'un jeune Bruxellois, vapoteur, qui présentaient de graves problèmes respiratoires, ses médecins envisageaient pourtant un lien de cause à effet entre la cigarette électronique -ou sa recharge contenant du CBD, un agent non psychoactif du cannabis- et l'infection pulmonaire fatale au jeune patient. "De nombreuses victimes de ce type de maladies pulmonaires ont fumé des mélanges à base de cannabis avec une e-cigarette", expliquait jeudi dans plusieurs médias le docteur Jacquet, l'un des médecins en charge du jeune homme. Des analyses d'échantillons prélevés sur le jeune homme doivent cependant encore livrer leurs résultats. Le SPF Santé publique a annoncé jeudi avoir pris contact avec les médecins du jeune Bruxellois et indiqué qu'il prendrait des mesures "après réception de leurs conclusions, si nécessaire". La législation belge concernant la cigarette électronique est particulièrement contraignante, a-t-il en outre souligné. Depuis le 1er novembre dernier, vendre des produits du tabac, en ce compris les e-cigarettes, est interdit au mineurs, alors que c'était auparavant autorisé dès 16 ans. "Outre les taxes, les dispositions qui s'appliquent à la cigarette classique prévalent aussi pour l'e-cigarette", abonde la Fondation contre le cancer. "La promotion, la publicité et le sponsoring sont soumis à restrictions. Les emballages doivent être pourvus d'une protection pour les enfants et doivent comprendre une mise en garde pour la santé. Le taux de nicotine, la communication, l'usage (on ne vapote pas dans les espaces publics) et la vente (interdite sur internet) sont réglementés." Aux États-Unis, où 39 décès de vapoteurs ont récemment fait réagir les autorités sanitaires, ces dernières ont mis en cause une huile de vitamine E apparemment ajoutée dans des recharges au cannabis vendues sur le marché noir. Fin juin, la très libérale ville californienne de San Francisco est devenue la première métropole américaine à interdire sur son territoire la vente des cigarettes électroniques. La Chine, qui compte le plus grand nombre de fumeurs au monde, envisage aussi de durcir sa réglementation. (Belga)

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