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"Gilets jaunes": ambiance tendue en comparution immédiate à Paris

"Pas de justice, pas de paix !": les audiences de comparution immédiate de "gilets jaunes" interpellés samedi lors des violences qui ont émaillé les manifestations dans la capitale se sont déroulées dans une ambiance tendue lundi au tribunal de Paris.

Amélie, étudiante de 21 ans aux cheveux longs et au visage poupin, est en larmes dans le box. Le parquet vient de requérir contre elle dix mois de prison dont quatre mois ferme, avec maintien en détention.

Une partie de la salle proteste: "Honte à la France !", "C'est un procès politique". Les policiers demandent à des membres du public de quitter l'audience, ce qu'ils font dans le brouhaha. "Pas de justice, pas de paix", "police partout, justice nulle part", crient devant la salle d'audience ces "gilets jaunes", venus soutenir les personnes jugées lundi.

"Ce sont des peines lourdes pour que les gens ne viennent plus manifester. Les enquêtes de l'IGPN (la police des polices, NDLR) n'avancent pas et pendant ce temps, nous, on est jugés en comparution immédiate !", proteste Nathalia, venue des Yvelines.

Trois salles de comparution immédiate ont été dédiées aux "gilets jaunes" lundi au tribunal de grande instance de Paris, deux jours après les violences qui se sont déroulées samedi, principalement place d'Italie. Au moins vingt prévenus devaient comparaître.

L'étudiante de 21 ans, qui comparaissait notamment pour "rébellion", est finalement relaxée.

Tonio, âgé de 18 ans, reconnaît, lui, avoir jeté des cailloux sur les policiers. "On s'est fait gazer, j'ai pris des cailloux, j'ai lancé", explique-t-il au tribunal.

Le jeune homme venu de Poitiers avec un ami prénommé Thomas, également jugé, affirme s'être fait insulter par des policiers. "Il n'en est pas fait mention dans le dossier", explique la présidente, déclenchant des rires ironiques dans la salle.

"Il va place d'Italie parce qu'il sait que ça va chauffer. Quand il prend des cailloux, c'est quelqu'un de dangereux pour la société", affirme le procureur. Protestations et commentaires dans le public: "C'est insupportable!", entend-on notamment. Les policiers doivent intervenir pour faire respecter le silence.

Tonio et Thomas sont condamnés à cinq mois de prison avec sursis et à une interdiction de séjour à Paris d'un an. Le parquet avait requis contre ces jeunes majeurs six mois de prison, avec maintien en détention et interdiction de séjour à Paris pendant trois ans.

Les audiences devaient se poursuivre tard lundi soir.

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