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La Belge Amaya Coppens jugée au Nicaragua le 30 janvier: "C'est une farce totale", s'insurge son père

La justice nicaraguayenne a fixé au 30 janvier la date du procès de l'étudiante belgo-nicaraguayenne Amaya Coppens, arrêtée mi-novembre pour avoir tenté d'apporter de l'eau à des manifestantes en grève de la faim, a indiqué dimanche le père de la jeune fille.

L'étudiante en médecine de 24 ans, figure de la contestation étudiante dans le pays, sera jugée, en compagnie de 15 autres opposants, pour détention d'arme illégale. La date a été annoncée par le tribunal pénal de Managua lors d'une audience en présence de détenus dans la nuit de samedi à dimanche. L'accès avait été interdit aux familles des mis en cause et à la presse, qui avaient été maintenues à l'extérieur par une forte présence policière.

Le 14 novembre, huit proches d'opposants politiques emprisonnés et une autre femme avaient entamé une grève de la faim dans l'église San Miguel à Masaya, à 30 km au sud-est de la capitale, pour demander la libération de 130 personnes qui auraient été détenues dans le cadre des manifestations. Amaya Coppens avait été arrêté ce jour-là pour avoir tenté d'apporter de l'eau aux femmes réfugiées dans l'église.

"C'est une farce totale", a commenté le père de l'étudiante, Fréderic Coppens, à propos de la deuxième incarcération de sa fille, qui avait déjà été arrêtée en septembre 2018 dans la ville de Leon (ouest du pays) où elle faisait ses études. Alors accusée de "terrorisme" pour sa participation aux manifestations contre le régime de Daniel Ortega, elle avait été détenue pendant huit mois, avant d'être libérée le 11 juin dernier en vertu d'une loi d'amnistie. Le pays, dirigé depuis 2006 par l'ex-guérillero sandiniste, traverse une grave crise politique depuis avril 2018.

Une première contestation contre une réforme de la sécurité sociale a évolué vers des manifestations réclamant le départ du président, accusé d'avoir instauré une dictature népotiste et corrompue. La répression a été sanglante. Plus de 325 personnes ont été tuées, près de 70.000 se sont exilées, des centaines d'opposants ont été emprisonnés, et l'économie est plongée depuis dans une profonde récession. (Belga)

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