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Union européenne: pas de cryptomonnaie tant qu'il n'y a pas de cadre clair

(Belga) Dans la foulée du G20, la Commission et les ministres européens des Finances ont affirmé jeudi qu'aucun dispositif de cryptomonnaie stable - telle que prétend le devenir la Libra de Facebook - ne devrait être mis en œuvre dans l'Union européenne tant que les défis et les risques n'auront pas été traités de manière adéquate.

Des pays européens tels que la France, l'Allemagne et l'Italie veulent interdire la Libra. A la mi-octobre dernier, les ministres des Finances du G20, réunis à Washington, ont préconisé d'évaluer les risques que posent les monnaies numériques stables et d'y "remédier" avant que celles-ci ne soient lancées. Ces risques sont notamment le blanchiment d'argent, le financement illicite ou la fragilisation de la protection des consommateurs et des investisseurs. Réunis jeudi à Bruxelles, les grands argentiers de Vingt-huit n'ont pas dit autre chose. Sans citer la Libra, ils notent que "certains projets récents à dimension mondiale ont été accompagnés d'informations insuffisantes sur la manière exacte dont ils prévoient de gérer les risques et d'exercer leur activité." Ils appellent les promoteurs de ces projets à fournir d'urgence des informations complètes et adéquates, afin de les évaluer. Ils préconisent aussi une "réponse mondiale coordonnée". La Commission et le Conseil (Etats membres) ambitionnent une approche commune de l'UE à l'égard des "crypto-actifs" en général, donc pas seulement les cryptomonnaies, une appellation par ailleurs jugée inadéquate. Les deux institutions européennes reconnaissent toutefois que les cryptomonnaies stables peuvent offrir des possibilités d'effectuer des paiements bon marché et rapides, en particulier pour ce qui est des paiements transfrontières. Des voix se font entendre par ailleurs en Europe pour envisager la création d'un monnaie numérique. Pas plus tard que ce mercredi, la Banque de France a annoncé le lancement l'an prochain d'expérimentations pour développer une "monnaie digitale de banque centrale" (MDBC) dédiée aux transactions "de gros", c'est-à-dire aux montants très élevés. Le projet Libra fait face à des critiques prononcées voire des rejets complets de la part de nombreux gouvernements dans le monde, qui y voient une menace pour la souveraineté monétaire des Etats, et ne font pas confiance au plus grand réseau social du monde sur sa capacité à protéger les données personnelles. (Belga)

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