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Nethys continue d'essayer de vendre Voo à un fonds d'investissement américain: "Les choses se sont faites un peu EN STOEM"

Dans la nébuleuse Nethys, un dossier continue de faire l'actualité car ses conséquences sont importantes: la vente du réseau de distribution câblée Vooà un fonds d'investissement américain.

Malgré la décision du gouvernement de casser la vente entamée il y a quelques mois envers la société américaine Providence Equity, des négociations avancées sont toujours en cours entre la direction de Nethys et le fonds d'investissement pour aboutir à une vente.

Une vente qui était déjà très avancée mais qui a été stoppée il y a quelques semaines car on soupçonnait de nouvelles irrégularités.

De simples modifications dans le contrat ?

Ce qui est nouveau, c'est que Nethys communique, désormais. Voulant davantage de transparence, le service de communication a repris le travail et… communique.

On a ainsi appris mardi soir que, effectivement, la vente se poursuivait, mais avec des modifications dans le contrat initial.

"Ce mardi 10 décembre, le conseil d’administration de Nethys a informé le Comité d’Actionnaires Enodia-Nethys des négociations en cours avec le fonds d’investissement Providence relativement à la vente de 51 % de Voo. Les négociations ont porté sur les modifications que les parties envisagent d’apporter d’un commun accord aux contrats signés précédemment. Les instances concernées seront informées régulièrement et en détail de la progression de ces travaux", précise un communiqué de presse.

D'après Le Soir, Enodia-Nethys veut faire monter le prix et retirer les clauses donnant un intéressement financier personnel à Stéphane Moreau et Pol Heyse, seuls patrons de Voo en mai dernier lors des premiers contrats signés avec Providence. 

Maxime Prévot veut de la transparence

"Il est temps qu'on fasse la totale transparence dans ce dossier, où les choses se sont faites un peu en stoem', dans les caves, au détriment même des gestionnaires et membres du conseil d'administration", a déclaré Maxime Prévot sur BEL RTL mercredi matin.

"Rien que le fait qu'il y ait une renégociation prouve qu'il y a eu un problème au niveau du prix et des chèques de sortie que les uns ou les autres se sont accordés. Donc nous devons remettre tout ça à plat". Hélas, reconnait le président du cdH, "il y a ce qu'on peut politique souhaiter et ce qui est juridiquement faisable".

Le PTB veut faire de Voo une EDP

Davantage de transparence et de communication interne et externe, c'est plutôt bien. Mais ça ne suffira pas à apaiser une partie de l'opinion politique. Récemment, le PTB voulait profiter de la vente de Voo pour la transformer en  'Entreprise Démocratique Publique' (EDP).

Le service d'études du PTB a étudié en profondeur la situation de Voo, et sa conclusion est claire : "La privatisation de Voo serait une catastrophe économique et sociale pour l'ensemble de la Wallonie", dénonce Germain Mugemangango, chef de groupe PTB au Parlement wallon. "Providence est connue pour acheter des entreprises à prix bradés pour s'attaquer ensuite au personnel et aux coûts pour les revendre ensuite plus chères avec des conséquences désastreuses pour les travailleurs".

Une somme dérisoire ?

En octobre 2019, le gouvernement wallon avait pris trois arrêtés cassant les ventes, par Nethys, des parts de cette dernière dans quelques-unes de ses filiales: le câblodistributeur Voo, donc, mais également la société d'énergie éolienne Elicio et la firme de services informatiques Win. 

Dans les réponses que Nethys avait fournies à l'époque au gouvernement wallon à la suite des nombreuses révélations de presse, le gouvernement d'Elio Di Rupo avait découvert que Nethys avait réalisé le 2 septembre dernier les ventes de ses actions dans Win et Elicio aux sociétés de François Fornieri - par ailleurs administrateur de Nethys -, Ardentia Tech et Ardentia. La vente de Voo aux fonds américain Providence Equity avait quant à elle fait l'objet d'un contrat de cession d'actions, mais cette cession doit encore être réalisée.

Le gouvernement wallon soulignait les conflits d'intérêts, le manque de mise en concurrence, le montant dérisoire de certaines ventes et le fait que tout s'est fait à l'insu des responsables publics. Concernant Voo, il n'y aurait pas assez garanties du maintien de l'emploi local et du centre de décision, selon le monde politique. Les éléments sont tels que le gouvernement wallon a transmis les informations au parquet fédéral, avait ajouté Elio Di Rupo à l'époque.

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