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Appel au lynchage de Michel Lelièvre: que risquent les personnes ayant posté des messages sur Facebook?

Depuis la sortie de prison de Michel Lelièvre, les appels au lynchage se multiplient sur les réseaux sociaux. Certains ont décidé de lancer une chasse à l'homme contre l'ancien complice de Marc Dutroux. Le parquet de Bruxelles a ouvert une enquête contre ceux qui postent ce genre de messages haineux. Mais que risquent-ils exactement ?

Un groupe fermé sur Facebook appelle à la traque de Michel Lelièvre, depuis sa sortie de prison le 2 décembre dernier. Il y a encore quelques jours, il comptait plus de 700 membres. Le groupe secret a depuis été fermé. 

Voici ce qu’on pouvait y lire par exemple:"Ce monstre ne paiera jamais assez sa dette, il doit donc se sentir persécuté et vivre un véritable enfer jusqu’à sa mort !"

Le parquet de Bruxelles a décidé d'ouvrir une enquête pour incitation à la violence et menaces. "Des juges qui sont des professionnels et qui ont eu accès à un dossier complet ont pris la décision que sous certaines conditions Michel Lelièvre pouvait être libéré. Les premières personnes intéressées par cette décision qui sont les victimes de Michel Lelièvre ont certainement pu s’exprimer lors de cette audience ou en tout cas été convoqués. Après des débats contradictoires le TAP a décidé qu’il pouvait libérer et donc cette décision s’impose à fortiori encore plus aux personnes qui ne sont pas victimes", souligne Fanny Vansiliette, avocat pénaliste.

Jusqu'à 5 ans de prison 

Appeler à une traque sur les réseaux sociaux, donner des informations comme une adresse: ces faits sont punissables par la loi. "Même si ces personnes ne sont pas celles qui ont vandalisé l’appartement ou porté des coups à Michel Lelièvre, elles seront considérées comme co-auteurs de l’infraction parce que par leur comportement sur le groupe Facebook elles ont incité à la réalisation de ces infractions, et donc elles seront susceptibles d’être punies des mêmes peines que l’auteur des faits, à savoir une peine qui peut aller jusqu’à 5 ans d’emprisonnement", indique l’avocate pénaliste.

Le 18 décembre dernier, Michel Lelièvre a été agressé dans son appartement à Anderlecht. Arrêté en 1996, le complice de Marc Dutroux a été condamné à 25 ans de prison. Depuis sa libération, il doit respecter plusieurs conditions, comme celles de ne pas se rendre dans les provinces ou quartiers où résident les familles des victimes.

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