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Propos polémiques de Jan Jambon sur les réfugiés: le ministre-président flamand a-t-il raison?

Jan Jambon a tenu des propos polémiques concernant les réfugiés. Le ministre-président flamand a expliqué que des familles de demandeurs d'asile avaient pu s'acheter une maison avec les arriérés d'allocations familiales qu'ils ont touchés. Des propos qui ont fait bondir le partenaire flamand de la N-VA, l'Open VLD... et qui sont faux.

"J'ai entendu l'histoire d'une famille de réfugiés qui a pu s'acheter une maison grâce aux allocations familiales." Ces propos ont été tenus par le ministre-président flamand Jan Jambon dans le journal De Tijd et font polémique ces derniers jours jusque dans les rangs de l'Open VLD. "Ce sont des propos erronés qui, en ces temps xénophobes sonnent vrai, mais sont néfastes et causent des dégâts", a confié Gwendolyn Rutten, présidente de l'Open VLD, toujours dans le journal néerlandophone. Si la N-VA veut former un gouvernement minoritaire avec l'extrême droite qu'il le fasse."

Des propos exagérés?

Ses propos de Jan Jambon sont-ils exagérés? En Flandre, des enfants nés avant 2019 reçoivent entre 93 et deux 159 euros. Quand une famille de demandeurs d'asile obtient le statut de réfugié, elle a le droit de percevoir ces allocations familiales et de recevoir rétroactivement celles non perçues pendant la durée de procédure. Selon Etienne Piret, avocat spécialisé en sécurité sociale, les montants perçus permettraient difficilement d'obtenir une maison. "Durant cette période, la personne qui est attributaire et bénéficiaire d'allocations familiales a dû nécessairement supporter les charges d'enfants et donc ce montant correspond, et seulement partiellement plus, aux charges des enfants qui ont été effectivement supportées, pas à quoi que ce soit d'autre."

La rétroactivité pour une personne réfugiée est limitée à 5 ans. Pour cet avocat, le problème serait donc plutôt au niveau de la procédure d'asile parfois trop longue. "Si cette période peut parfois être longue, c'est en raison en particulier de la durée de la procédure de reconnaissance du statut de réfugié."

Le chef de groupe N-VA Wilfried Vandaele relativise. "À un moment donné, chacun recourt à une image qui doit frapper, ça ne doit pas être toujours scientifiquement correct", a-t-il expliqué. La déclaration a dans tous les cas été vivement critiqué par les partis de l'opposition.

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