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Le Ramillois Quentin Vaerman, star montante de l'art équestre: "Les chevaux nous poussent tout le temps à nous remettre en question" (vidéo)

Quentin Vaerman, 20 ans, est proche d'accomplir son destin. Celui de pouvoir être un artiste équestre professionnel. Passionné par les chevaux depuis son plus jeune âge, l'habitant de Ramillies (Brabant wallon), gravit rapidement les échelons dans sa discipline. En décembre dernier, à Paris, il a remporté l'Equi'Star, un concours pour jeunes talents organisé au Salon du Cheval. Une victoire qui lui permet de marquer les esprits dans le monde du spectacle équestre et d'ajouter une précieuse ligne à son CV.

Quentin Vaerman a trouvé depuis quelques années un sens à sa passion du cheval. A 20 ans, il met tout en oeuvre pour s'imposer en tant qu'artiste équestre. Fasciné par ce métier, qu'on peut le plus souvent admirer dans des cirques ou des spectacles équestres, le Ramillois a dû apprendre à nouer une relation particulière avec ses différents chevaux.

Je trouvais génial de pouvoir faire du sport avec l’animal

Pour Quentin, tout a débuté à l'âge de 6 ans. Avant de guider et dresser des équidés, il a appris à pratiquer une équitation "classique". Ce n'est qu'il y a trois ans qu'il a voulu découvrir une autre manière de travailler. "Une façon plus centrée sur la création d’une relation avec le cheval. Une relation un peu plus appuyée que juste sur son dos", décrit-il. 

"Je pratique l’équitation car ce n’est pas un sport où on est tout seul. Il y a beaucoup de sports d’équipe et en solitaire mais dans ce cas-ci, je trouvais génial de pouvoir faire du sport avec l’animal. Si on n’arrive pas à créer une connexion et une relation de confiance entre l’animal et l’humain, ça ne marche pas. C’est la relation entre l’homme et l’animal que je trouve magnifique. J’aime aussi faire passer des messages au public. Dans l’équitation normale, on ne fait pas tellement ça."

Un jour ou pendant quelques mois, ça peut se passer super bien et du jour au lendemain, ils vont en avoir marre. Ils vont alors complètement arrêter ce qu’on leur demandait

Il a ainsi commencé à se spécialiser dans deux domaines de l'art équestre. "J’ai commencé tout ce qui est travail à pied et travail en liberté. Je n’ai pas pris de cours pour ça. J’ai fait des essais. Parfois ça fonctionnait, parfois non. J’ai créé ma méthode et ça fonctionne visiblement", explique-t-il.

Sa formule magique? "Il n’y en a pas" répond-il. "Ce qui est génial avec les chevaux, c’est qu’ils nous mettent constamment en question. Un jour ou pendant quelques mois, ça peut se passer super bien et du jour au lendemain, ils vont en avoir marre. Ils vont alors complètement arrêter ce qu’on leur demandait. Je vais alors devoir me remettre en question et réfléchir à ce que j’ai fait pour que le cheval en arrive à ne plus vouloir travailler dans ce sens-là. Les chevaux nous poussent tout le temps à nous remettre en question. Rien n’est acquis. On n’apprendra jusqu’au bout de notre vie."


Après quelques années et un travail minutieux, Quentin est à présent un artiste équestre semi-pro et a  participé à de nombreux spectacles en 2019 (entre 20 et 30 représentations). Du festival à Pairi Daiza, au salon Flanders Horse Expo à Gand, mais aussi à des spectacles en Allemagne ou aux Pays-Bas. 

"J’ai toujours été passionné par l’équitation et en même temps par le monde du spectacle et du cirque. Très vite, mes parents m’ont amené dans tout ce qui est salon du cheval, des spectacles de cirque. J’ai toujours été fasciné par tout ce qui est spectacle équestre. J’ai dit à un moment donné à mes parents que c’était ça que j’avais envie de faire. C’est magique de pouvoir lier le spectacle et faire ça avec les chevaux. C’est ce qui me plaît dans cette discipline", confie-t-il.

Trois chevaux aux caractères bien différents

Son art, il l'a développé dans le Brabant wallon, dans une écurie non loin de son domicile, où se trouvent ses trois chevaux: Tip-Toe (un poney Welsh croisé arabe), Duende (un cheval espagnol) et Bastient (un poney chetland).

Des chevaux aux caractères très différents. Quentin les décrit: "Tip Toe, c’est le bon élève. Il va toujours essayer de faire le mieux possible et de tout donner. Ma relation avec lui est extraordinaire. Duende est un cheval qui aime se faire monter. Il a un caractère très fort et quand il n’a pas envie de faire quelque chose, il va tout faire pour ne pas le faire. C’est un cheval qui n’a jamais vraiment eu une relation stable avec l’être humain. Il me donne petit à petit sa confiance. Enfin, Bastient, c’est le clown. Il fait rire tout le monde quand on est en spectacle. C’est le touriste. Il vient faire son numéro et ses petites clowneries."

Le 8 décembre 2019, c'est Tip Toe qui a permis à son maître de remporter un prix prestigieux à l'Equi'Star, un concours pour jeunes talents organisé au Salon du Cheval de Paris. "Dans le monde équestre, toutes les personnes qui remportent l’Equistar, ont l’étiquette de ce concours pour leur reste de leur parcours. Quand on prononce le nom du concours dans le milieu du spectacle équestre, tout le monde sait de quoi on parle. C’était une victoire de prestige."


Le Ramillois s'est fait un nom dans le monde équestre en Belgique et dans les pays voisins. Il ne compte pas en resté là. 

"Il n’y a pas de championnats car le spectacle équestre n’est pas une discipline de concours. Il n’y en a que quelques-uns, comme à Paris ou en Belgique. C’est limité. Ce n’est pas tout comme le concours d’obstacle ou de dressage. A Paris, c’était peut-être déjà le dernier concours auquel j’ai participé. Cela va peut-être me permettre d’aller plus loin et d’être embauché dans des événements encore plus prestigieux que ce que je faisais jusqu’à présent. J’espère participer des événements en France, en Allemagne ou aux Pays-Bas car il y a beaucoup de beaux spectacles équestres. (Equita'Lyon, Equitana, Horse Event…). Mon rêve est de pouvoir vivre de mes spectacles et vivre des chevaux."

En attendant, Quentin poursuit ses études en langues germaniques (néerlandais et anglais), "histoire d'avoir une sécurité". "Ça m’aide évidemment dans les événements où je me rends."

Depuis un an, Quentin a pris une maturité impressionnante

Pour soigner son image, l'artiste équestre a fait appel à Cindy Pagnoulle, sa photographe attitrée.

"Au départ, j'ai croisé Quentin dans un spectacle. Il m’a contacté après avoir vu mes photos. J’ai alors commencé à faire des shooting chez lui pour photographier notamment ces entraînements et depuis c’est devenu mon ambassadeur. On est devenu ami", raconte Cindy Pagnoulle, photographe dans le milieu équestre. "Je suis impressionnée par son évolution. C’était un enfant de 15-16 ans, un petit artiste, et depuis un an, il y a pris une maturité impressionnante. Je suis beaucoup d’artistes dans ce milieu, et je pense que c’est un des seuls en Belgique qui pourrait faire carrière là-dedans et en vivre", assure-t-elle.

Pour Quentin, alimenter ses réseaux sociaux, est par ailleurs devenu une tâche indispensable pour ses sponsors et ses fans. Une tâche dans laquelle Cindy lui apporte son expertise. Pour admirer ses prestations, rendez-vous notamment au Wallonie Equestre Event à Libramont en avril 2020.

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