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Mort aux moustiques, gloire aux vaches: le CES de Las Vegas

Le grand rendez-vous annuel des start-up et géants des technologies (CES) s'est conclu vendredi. Près de 175.000 visiteurs ont pu découvrir des gadgets électroniques en pagaille et des innovations plus ou moins surprenantes. Petite sélection finale de produits et prototypes qui ont interpelé l'AFP.

- Attaques ciblées -

"Le gros problème avec les moustiques, c'est de les trouver. Nous avons résolu ce problème", affirme Nadav Benedek, de la start-up Bzigo.

Son gadget scanne la pièce en permanence, et dès qu'un moustique se pose sur le mur il indique sa position avec un laser, pour qu'un humain puisse se débarrasser du nuisible. Il envoie même une alerte par texto.

L'Organisation mondiale de la Santé considère les moustiques comme les créatures les plus mortelles au monde, car elles transportent des maladies qui tuent des millions de personnes chaque année.

Le prochain Bzigo sera même capable de lancer un nano-drone pour exécuter la sentence. "Il volera jusqu'au moustique, le tuera, et reviendra à sa base de chargement", précisé Nadav Benedek, déclenchant le fou rire d'un visiteur à proximité.

La start-up, qui a levé un million de dollars et en cherche cinq supplémentaires pour lancer la production, n'a pas révélé quelle arme utilisera le nano-drone. "Ce ne sera pas un laser", indique seulement M. Benedek.

- Berceau-nounou -

La babytech gagne du terrain au CES. L'entreprise Snoo s'est notamment faite remarquer: ce berceau-robot est censé empêcher le syndrome de la mort subite du nourrisson.

Des "ailes" en forme de sangles maintiennent le bébé en place pour l'empêcher de se tourner dans son sommeil et de se retrouver dans une position dangereuse.

Des microphones intégrés permettent d'enclencher automatiquement la fonction "bercement" quand il pleure. Si cela ne suffit pas, le berceau envoie un message aux parents. Ils reçoivent aussi un rapport sur combien de fois leur nourrisson s'est réveillé pendant la nuit.

La start-up californienne Happiest Baby vend le berceau pour 1295 dollars mais elle a conclu des accords avec une cinquantaine de sociétés (dont Snap, Hulu et Under Armour) qui prêtent le lit high-tech à leurs employés pendant leurs congés parentaux.

Snoo est aussi utilisé dans des hôpitaux pour certains nouveaux-nés, d'après l'entreprise.

- Courant infini -

"Ces écouteurs, vous n'aurez jamais besoin de les charger", explique fièrement Marcus von Euler, directeur du design d'Exeger.

Sur le support qui relie les deux écouteurs rembourrés, la start-up suédoise a intégré une bande de tissu qui ressemble à du cuir, mais qui contient en réalité des cellules photovoltaïques.

Ce matériau, baptisé Powerfoyle, peut récolter aussi bien la lumière du soleil que la lumière ambiante, en intérieur.

Le casque, en pré-commande pour des livraisons d'ici la fin de l'année, est un exemple parmi d'autres des applications possibles. Le Powerfoyle peut s'intégrer à des sacs ou à des étuis, par exemple, pour charger des appareils électroniques.

"Il n'y a aucun compromis sur le confort, la technologie est cachée", argumente Marcus von Euler. "Et c'est bien pour l'environnement, parce que nous n'utilisons ni produits chimiques ni terres rares. Et notre technique de nano-sérigraphie consomme très peu d'énergie".

Il a fallu 12 ans à Exeger pour parvenir à ses premiers prototypes, avec des financements du géant japonais SoftBank et d'un fonds de pension suédois.

- La viande sans la vache -

Meatable a une vision : produire de la viande à partir d'une seule cellule de boeuf et ainsi contribuer à éliminer les élevages industriels polluants et les abattoirs à la chaîne.

La start-up néerlandaise de 15 personnes met au point un processus qui reproduit les conditions de croissance des cellules, pour produire du muscle et de la graisse sans tuer d'animaux.

Elle compte présenter son premier prototype d'ici l'été 2020 et espère un jour proposer des steaks impossibles à différencier des steaks habituels en termes d'apparence, de texture et de goût.

"Pour nous, il n'y a rien de mal à manger de la viande en soi", explique son co-fondateur Krijn De Nood. "Notre philosophie est fondée sur l'éthique et sur le problème du réchauffement climatique. Selon l'ONU, 15% des émissions de gaz à effets de serre proviennent de l'agriculture industrielle".

Les petits éleveurs bio, respectueux des animaux, pourraient donc coexister avec cette viande sans douleur... dans un futur idéal.

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