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Les violences sexuelles encore en forte hausse en 2019

Comme en 2018, les violences sexuelles ont été encore en forte hausse en 2019 avec plus de 54.000 faits enregistrés (+12%), s'expliquant par un changement de comportement des victimes qui osent davantage déposer plainte que par le passé et les incitations à la libération de leur parole.

Le nombre de violences sexuelles ainsi que celui des escroqueries sont les deux indicateurs marquants de la première analyse de la délinquance 2019 réalisée par le service statistique ministériel de la sécurité intérieure (SSMSI).

Un bilan complet, avec les données consolidées de 2019 sera publié fin mars. Il fera notamment le point sur les féminicides, ce qui n'est pas le cas de la synthèse publiée jeudi où sont recensés 970 homicides (y compris les coups et blessures volontaires suivis de mort), en augmentation de 9%, par rapport à 2018.

Déjà en augmentation importante en 2018 (+19%), les violences sexuelles ont poursuivi leur progression (54.100 faits enregistrés), avec notamment des viols en hausse (+19% contre + 17% en 2018 et +12% en 2017), les autres agressions sexuelles, y compris le harcèlement sexuel, augmentant de 8%.

Comme l'an dernier, le service statistique note que ces augmentations s'expliquent "par une évolution du comportement de dépôts de plainte des victimes" dans le sillage de l'affaire Weinstein et par des campagnes en faveur de la libération de leur parole.

Il souligne en outre que cette augmentation des violences sexuelles enregistrées "s'inscrit dans un contexte d'amélioration des conditions d'accueil des victimes par les services".

Les coups et blessures volontaires sur personne de 15 ans et plus progressent de 8%, mais si l'on exclut les violences intra-familiales, cet indicateur augmente de 4% (contre +6% l'an dernier).

Les vols sans violence contre des personnes progressent de 3%, tandis que les vols avec armes et les cambriolages de logement, en nette baisse en 2018, restent stables. L'an dernier, ces deux indicateurs étaient en baisse (- 10% pour les vols avec arme, -6% pour les cambriolages de logement).

- L'exception des Pays de la Loire -

Les évolutions observées au niveau national cachent des disparités territoriales. Ainsi le nombre de vols violents enregistrés croît avec la taille de l'agglomération. Ce qui ce vérifie à Paris où le nombre de vols violents sans arme pour 1.000 habitants est deux fois plus élevé que dans les grandes agglomérations de plus de 200.000 habitants.

Ailleurs, si ces vols violents sans arme sont en baisse, il y a une exception dans les Pays-de-la-Loire où la hausse est de 21,2%.

La synthèse met en exergue par ailleurs la hausse des escroqueries et infractions assimilées qui ont fait 363.000 victimes enregistrées. Cet indicateur, désormais observé mensuellement, a connu une forte hausse en début d'année avant de se stabiliser.

Le service de statistiques note que la proportion de ménages ayant déclaré avoir été victimes de débit frauduleux sur leur compte bancaire a "plus que doublé entre 2010 et 2018".

Enfin, les destructions et dégradations volontaires de biens ont diminué très légèrement (-1%), alors que l'année 2018 avait été marquée par une très forte progression en fin d'année, en raison du mouvement des "gilets jaunes". "Les destructions et dégradations ont reflué jusqu'à la fin du printemps 2019 puis se sont globalement stabilisées", relève la synthèse.

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