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Voici pourquoi Emir Kir pourrait légalement rester bourgmestre

Pierre Verjans politologue à l’Université de Liège, nous éclairait ce midi sur les conséquences de l’exclusion d’Emir Kir.

Au niveau local, en excluant Emir Kir, le PS bruxellois perd un véritable faiseur de voix.

"On sait que c’est un homme très populaire dans l’ensemble de la région bruxelloise et particulièrement dans sa commune, puisqu’il occupe le poste de député bourgmestre. C’est vai que c’est quelqu’un qui pèse énormément", souligne le politologue. 

Emir Kir peut-il rester bourgmestre de Saint-Josse ?

"Il le peut légalement, puisque la règle en Région bruxelloise n’est pas la même que dans la Région wallonne. Dans la Région wallonne, il y aurait « automatiquement » une motion de méfiance constructive qui serait mise en place ici. En tout cas, après la période d’appel."

"À Bruxelles, ce n’est pas du tout la même chose. Le bourgmestre peut rester en place. Ça va être une question de négociations entre la majorité qui siège autour de lui et lui-même. C’est donc un rapport de force qui va avoir lieu constamment jusque 2024".

"On ne peut pas encore savoir aussi si en 2024, monsieur Emir Kir ne voudra pas essayer de présenter une liste du bourgmestre qui ne serait pas la liste socialiste, à laquelle éventuellement, il pourrait donc s’opposer. Pour le moment, rien n’est clair là-dessus. On ne sait pas si Emir Kir a envie de rester dans la ligne du PS. Dans ses communications envoyées sur les réseaux sociaux jusque maintenant, il n’a pas encore dit qu’il était en rupture avec le PS. Cela veut dire que pour le moment, il se considère toujours comme quelqu’un de gauche, et donc qu’il considère simplement qu’il a été mal jugé en quelque sorte par le comité de vigilance."


Emir Kir est aussi député fédéral. Son exclusion affaiblit le groupe PS à la chambre, mais aussi certaines options de coalition au gouvernement fédéral. 

"Certaines hypothèses tablaient sur une majorité de 76 sièges au niveau fédéral. Et ces hypothèses sont réduites, puisque avec 75 sièges sur 150, on a pas plus que la moitié des sièges. On ne peut donc pas faire un gouvernement. Mais de toutes manières, faire un gouvernement avec seulement 1 siège d’avance, c’est très très très risqué. 

On l’a vu au Parlement wallon lors de la législature précédente. Dans l’alliance MR-cdH, une députée du MR n’a pas suivi les consignes, elle a arrêté de voter comme le parti lui demandait. Cela peut arriver à n’importe quel niveau. Évidemment, au niveau fédéral, faire une majorité à un siège près, c’est vraiment trop risqué. Aujourd’hui, cela a plus un effet symbolique sur cette majorité, puisqu’on sait que cette majorité-là n’est pas possible."

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