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L'exclusion d'Emir Kir sonne le glas d'une éventuelle majorité arc-en-ciel

(Belga) L'exclusion, samedi, du député fédéral Emir Kir du PS a pour effet de fermer définitivement la porte à l'éventuelle constitution d'une majorité arc-en-ciel au niveau fédéral.

Jugé fort fragile en raison de son unique siège de majorité, cet attelage -rassemblant socialistes, libéraux et écologistes du nord et du sud du pays- n'en était pas moins l'une des coalitions mathématiquement envisageables après le scrutin du 26 mai dernier. En additionnant les 20 sièges du PS aux 9 du sp.a, aux 21 des Verts, aux 12 de l'Open-Vld ainsi qu'aux 14 du MR, on obtenait en effet 76 sièges, soit tout juste la moitié plus une voix au sein d'une assemblée comptant 150 élus. En cas de blocages persistants entre partis, elle aurait pu, en fin de compte, servir d'éventuelle solution de repli pour le fédéral. Dans sa dernière interview politique donnée vendredi soir, l'ancien Premier ministre et président du Conseil européen Herman Van Rompuy (CD&V) préconisait d'ailleurs cette piste -sans le CD&V, donc-, rappelant que le gouvernement flamand Van Den Brande IV n'avait lui aussi eu qu'un siège de majorité, ce qui ne l'avait pas empêché de tenir de 1995 à 1999... Dans les rangs du PS -qui ne comptera désormais plus que 19 élus à la Chambre- on reconnaissait, samedi, que l'exclusion d'Emir Kir ferme mathématiquement à cette piste. "Mais 76 élus, était-ce viable? Peu de gens y croyaient", commente cet élu pour qui l'appui du CD&V (12 élus à la Chambre, ndlr) reste indispensable à un arc-en-ciel. "Former une majorité sans le CD&V, je n'y crois pas". Pour Dave Sinardet également, l'exclusion d'Emir Kir du PS a peu d'effet sur les chances de formation d'une majorité fédérale. "Avec un seul siège de majorité, c'aurait été quoi qu'il en soit difficile. N'importe quel député aurait pu prendre la majorité en otage, notamment au sein du groupe de l'Open Vld où il y a peu de partisans de l'arc-en-ciel", analyse le politologue flamand interrogé par Belga. A ses yeux, c'est surtout au PS bruxellois que les conséquences de l'exclusion de Kir seront les plus palpables. Celui-ci va, en effet, devoir expliquer à présent la mesure à son arrière-ban et "se trouver de nouveaux visages électoralement aussi forts que Kir". Ce dernier avait attiré 18.520 voix de préférence à Bruxelles en mai dernier, soit le 2e meilleur score de la liste socialiste, derrière Ahmed Laaouej (31.589 voix). Saluant le fait que le parti semble avoir mis, samedi, ses valeurs avant ses intérêts politiques, le politologue estime toutefois que le PS risque d'en payer un lourd tribut dans la capitale. "Kir est très populaire et il disposait d'une majorité absolue à Saint-Josse. Il restera bourgmestre, mais la question à présent est de savoir ce que vont faire ses conseillers communaux PS", interroge M. Sinardet. A ses yeux, cette décision de la fédération bruxelloise renforce, en tout cas, la position du président du PS, Paul Magnette. "La commission de vigilance a bien entendu les points de vue de ses dirigeants, comme Magnette. Ces dernières semaines, il avait insisté régulièrement sur l'importance des valeurs du parti. Regardez notamment son attitude envers la N-VA. Si Kir avait été préservé, le discours de Magnette en aurait alors été moins crédible". (Belga)

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