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La sécurité sociale belge en danger si l'Etat cesse sa dotation: "Il faut pouvoir assumer ce choix", prévient le syndicat chrétien

Marie-Hélène Ska, secrétaire générale de la CSC, syndicat chrétien, en a assez d'attendre la formation d'un gouvernement fédéral. D'après elle, la sécurité sociale au sens large en pâtit. "Quand on fonctionne avec des budgets mois après mois, ça veut dire que vous ne pouvez pas investir ni vous projeter dans l'avenir", a-t-elle déclaré à Fabrice Grosfilley sur les ondes de BEL RTL mercredi matin.

On fête les 75 ans de la sécurité sociale, est-ce un anniversaire joyeux ou un anniversaire inquiet ?

"C'est important de le célébrer car ça veut dire qu'en Belgique, depuis 75 ans, les retraités bénéficient d'une pension, les soins médicaux sont remboursés chez le médecin ou à l'hôpital, les accidents du travail et les pertes d'emploi sont couverts, etc. La sécurité sociale fonctionne aujourd'hui très bien: beaucoup de Belges seraient très pauvres si elle n'existait pas".

Elle est financée par les cotisations sociales, qui sont complétées par l'Etat fédéral. Mais l'Etat voudrait arrêter cette dotation…

"Il faut garantir que les cotisations sur le travail servent à financer ces prestations, mais aussi que des moyens alternatifs puissent être trouvés. Car on sait que, avec le vieillissement de la population notamment, les six derniers mois de la vie sont devenus très coûteux en soins de santé. Donc il faut pouvoir assumer ce choix", donc celui d'arrêter la dotation de l'Etat.

On pourrait trouver un financement alternatif ?

"On pourrait faire contribuer des revenus qui actuellement n'y contribuent pas du tout. Aujourd'hui, ce sont essentiellement les revenus du travail qui y contribuent", et il faudrait donc aller chercher ailleurs, par exemple en taxant les actions et les revenus immobiliers. "Je n'aime pas ce mot 'taxer'. C'est plus le fait de faire contribuer l'ensemble de la population, et pas seulement les travailleurs. Il est logique que des moyens plus généraux puissent financer la sécurité sociale".   

L'interview complète de Marie-Hélène Ska :

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