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5 Français disparaissent lors d'une expédition en motoneiges au Québec: peu d'espoir de les retrouver vivants

Les chances de retrouver vivants cinq Français disparus au Québec, deux jours après une excursion en motoneige qui a viré au drame, étaient quasi nulles jeudi soir malgré d'importantes recherches menées toute la journée.

La police a annoncé en fin d'après-midi avoir retrouvé quatre nouvelles motoneiges dans le même secteur où deux autres avaient été retrouvées la veille.

L'espoir de les retrouver vivants "s'amenuise au fur et à mesure que le temps passe, surtout avec ces dernières découvertes", a reconnu une porte-parole de la police jointe jeudi soir. Sur le terrain, les opérations de recherche ont été allégées à la tombée de la nuit, et devaient reprendre vendredi matin.

Le groupe était composé de huit touristes français, dont trois ont survécu, et de leur guide canadien, qui est mort, soit un convoi de neuf engins au total. Les motos de deux Français survivants sont restées en surface.

Originaires de l'Est de la France

"Au total, six motoneiges ont été retrouvées" au fond de l'eau, dans la zone non balisée où a eu lieu l'accident, avait déclaré la porte-parole, Béatrice Dorsainville.

Cette découverte confirme l'hypothèse la plus pessimiste, selon laquelle les cinq touristes ont sombré dans les eaux glacées avec leur machine.

Ils roulaient dans une zone réputée dangereuse où la glace était soit trop fine, soit absente. Et ils ont sans doute quitté les sentiers balisés pour prendre un raccourci et parvenir plus rapidement à destination, selon plusieurs experts.

La Sûreté du Québec a publié jeudi les identités des disparus, originaires, comme les trois Français survivants, de l'Est de la France. Il s'agit de Gilles Claude, 58 ans, Yan Thierry, 24 ans, Jean-René Dumoulin, 24 ans, Julien Benoît, 34 ans, et Arnaud Antoine, 25 ans.

Gilles Claude est le père de trois biathlètes internationaux, Emilien, Florent et Fabien.

Ce dernier est monté jeudi pour la première fois sur le podium d'une étape de la Coupe du monde de biathlon, à Pokljuka en Slovénie. Il a dédié sa troisième place à son père.

"Il y a eu un tragique accident au Canada pour mon père", a expliqué Fabien Claude sur la chaîne de télévision L'Equipe, accompagné par son frère Florent, également biathlète au sein de l'équipe belge.

"Ce podium est pour lui, je suis sûr qu'il est fier de nous et je suis fier de ce que j'ai fait aujourd'hui. Le but n'était pas forcément le résultat, c'était de rendre un hommage et faire du mieux possible", a-t-il ajouté.

Une vingtaine de morts par an

Gilles Claude était un habitué de la motoneige au Québec, a témoigné Michel Bellerose, le fondateur de l'agence de location Haute-Matawinie, qui a loué lundi les motos au groupe de Français.

"Ce sont des gens qu'on voit régulièrement, une fois par an depuis plusieurs années", a-t-il raconté, bouleversé, à la chaîne publique Radio-Canada. "On a discuté ensemble, ce sont des passionnés. Ce ne sont pas des touristes qui ne connaissaient rien à la motoneige".

Tout au long de journée, une trentaine de policiers, dont une douzaine de plongeurs équipés d'un petit propulseur sous-marins et de sonars, ont écumé la zone située à l'est du lac Saint-Jean, près de la commune de Saint-Henri-de-Taillon, à environ 225 km au nord de la ville de Québec. Deux hélicoptères et des drones était en appui.

L'accident s'est produit mardi en début de soirée à l'embouchure d'une rivière partant du lac Saint-Jean. Cette zone dangereuse, où la glace est plus fine voir inexistante en raison des courants, est formellement déconseillée par tous les professionnels.

Trois Français avaient donné l'alerte

La rivière qui part du lac Saint-Jean débouche sur un barrage quelques kilomètres en aval. En raison de températures relativement clémentes, elle n'est pas entièrement gelée, ce qui pourrait permettre de retrouver les corps des Français vraisemblablement tombés à l'eau avant d'être emportés par le courant, a expliqué à l'AFP un porte-parole de la police.

Le guide de l'excursion, un Montréalais de 42 ans, a été repêché mardi soir, mais il est mort des suites de ses blessures. Trois autres Français, qui avaient donné l'alerte, ont été brièvement hospitalisés pour des engelures et un choc nerveux.

De son côté, la province du Québec, qui voulait tirer les leçons après ce drame sans précédent, a annoncé jeudi qu'elle allait imposer une formation aux guides et aux touristes qui louent ces engins.

Chaque année, cette pratique fait plus d'une vingtaine de morts en moyenne dans cette seule province.

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