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Benjamin a gardé une mémoire intacte d'Auscwhitz: il raconte l'"inimaginable" face à des centaines de journalistes

Les commémorations des 75 ans de la libération du camp d'Auscwhitz-Birkenau sont en cours en Pologne. 24 heures avant les cérémonies officielles, nos envoyés spéciaux ont enregistré les témoignages de quelques-uns des derniers survivants toujours en vie. Ils ont plus de 90 ans, mais leur mémoire de l'horreur des camps est restée intacte.

Pour pénétrer dans la bibliothèque d'Auschwitz, il faut montrer patte blanche. Plusieurs centaines de journalistes accrédités sont venus du monde entier pour entendre l'indicible: trois survivants. Trois mémoires vivantes qui, en 45, sont revenues de l'enfer.

"Ah, vous êtes des juifs hongrois? Vous vous croyez en vacances? Pensez-y, vous voyez ces cendres qui tombent? Ce sont celles de vos parents, de vos frères, de vos sœurs. Et si vous ne vous comportez pas exactement comme on le demande, c'est ce que vous allez devenir: des cendres", voilà ce que les bourreaux ont dit à Benjamin Lesser, rescapé d'Auschwitz et Birkenau.

J'ai été tellement choquée que je ne suis revenue que 30 ans après

À 96 ans, Alina a connu Auschwitz puis Ravensbrück. Revenir dans ce triste endroit est à chaque fois une épreuve. La première fois, c'était en 1967. Alina voulait montrer à ses filles ce qui fut son quotidien pendant deux ans. "Une de mes filles m'avait demandé: 'Dans quel bloc étais-tu toi, tu t'en souviens?'. J'étais tellement abasourdie que je ne pouvais plus bouger, je revoyais tous ces enfants, ces enfants envoyés vers les chambres à gaz. J'ai été tellement choquée que je ne suis revenue que 30 ans après", confie Alina Dabrowska.

Les enfants n'étaient pas intéressants pour eux... Ils les jetaient dans les brasier

"Les enfants n'étaient pas intéressants pour eux. Ils n'avaient pas de dents en or, pas de cheveux, donc ils les mettaient dans des camions où gisaient déjà des corps. Et ils les jetaient dans le brasier. Inimaginable… Inimaginable que tout cela puisse arriver. Ça m'a empêché de dormir mais j'ai une obligation, un devoir de garder la mémoire vivante", explique encore Benjamin Lesser.

Ce lundi, les trois témoins seront de retour au camp de la mort. Ils y laisseront leur empreinte et leur témoignage pour qu'après eux, personne ne puisse oublier.

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