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Comment expliquer la restructuration chez GSK? Pourquoi intervient-elle maintenant?

Comment expliquer le plan de transformation de GSK annoncé ce mercredi? Pourquoi maintenant ? Et que représente exactement cette entreprise pharmaceutique, considérée aujourd'hui comme l'un des plus grands employeurs privés du pays. 

Dans les locaux de GSK, deux millions de doses de vaccins sont produits chaque jour. L'entreprise fournit en fait un quart de tous les vaccins au monde et près de la moitié de la population des enfants est aujourd'hui immunisées grâce à un vaccin GSK.

L'entreprise emploie 9.000 collaborateurs mais surtout induit plus de 16.000 emplois indirects. Ce n'est pas son colosse, c'est une montagne. Et pour un professeur d'économie, il ne faudrait surtout pas pour la Wallonie qu'elle s'effondre.

"GSK fait sentir ses effets jusqu'à ce que l'on appelle le dixième cercle donc le dixième fournisseur du fournisseur du fournisseur du fournisseur etc...est impacté. Au niveau wallon, GSK est le seul à avoir une telle influence en termes d'emplois indirects", explique Didier Van Caillie, professeur de diagnostic et contrôle de l'entreprise à l'Université de Liège. 

Tous les acteurs du monde pharmaceutique sont coincés entre ce dilemme

Mais le problème de l'entreprise serait aussi sa taille. Perché trop haut, GSK aurait manqué le tournant du générique. Et les prochains médicaments à l'étude tardent à sortir. Voilà pourquoi l'entreprise annonce un plan social et dans le même temps un plan d'investissement: 500 millions d'euros pour accélérer la mise sur le marché de nouveaux produits.

"Tous les acteurs du monde pharmaceutique sont coincés entre ce dilemme. On doit investir de plus en plus des sommes importantes dans le développement de vaccins qui prennent un temps de plus en plus long avant de pouvoir être mis sur le marché. Et simultanément et d'autre part il y a une pression de plus en plus forte sur nos prix", précise Didier Van Caillie.

Heureusement, assume l'économiste, les cadres qui pourraient quitter l'entreprise devraient rapidement trouver un emploi car les sociétés du même secteur sont en manque de bras. On est donc loin d'un problème type Caterpillar ou Cockerill.

La Belgique reste le coeur de la division vaccins de GSK

GSK a confirmé mercredi que la Belgique reste le coeur de sa division vaccins, souligne la direction à la suite de l'annonce d'un plan de transformation. Ce plan doit permettre à GSK Vaccines de maintenir sa position de leader à long terme, indique Elisabeth Van Damme, porte-parole de l'entreprise.

Lors d'un conseil d'entreprise extraordinaire, la direction de GSK a annoncé mercredi la mise en place d'un plan de transformation, prévu sur deux ans, qui concerne "un maximum" de 720 employés chez GSK Vaccines en Belgique, majoritairement des cadres. En outre, 215 contrats temporaires ne devraient pas être renouvelés. Cette restructuration, qui s'appuie aussi sur plus de 500 millions d'euros d'investissements en Belgique au cours des trois prochaines années, doit accélérer le processus d'innovation et le développement des vaccins, améliorer les infrastructures de production et simplifier l'organisation de l'entreprise, détaille la direction. "Même si la division se porte bien, GSK veut rester leader dans le domaine de la vaccinologie et se prépare pour l'avenir", explique Elisabeth Van Damme. "Dans ce secteur, il est nécessaire de réfléchir à très long terme. Nous devons anticiper le futur." Malgré les suppressions d'emplois, la direction souligne l'importance et le rôle stratégique de la Belgique pour sa division vaccins. Le pays abrite le siège social mais également le centre historique de R&D (recherche et développement) des vaccins à Rixensart ainsi que le plus grand site de fabrication de vaccins au monde à Wavre. L'entreprise compte un effectif de quelque 9.500 personnes sur le territoire belge. A la suite de ses annonces, les syndicats ont partagé leur crainte que cette restructuration soit la première d'un plan de transformation plus global, qui réduirait l'emploi ouvrier dans les prochaines années. "Ce n'est pas à l'ordre du jour", réagit la porte-parole.

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