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765 médicaments manquent en Belgique? "Beaucoup plus", indique l'Agence Fédérale des Médicaments, qui explique pourquoi

Actuellement, il manque dans les rayons 765 références de médicaments. Christian, qui Habite Huy, nous a par exemple écrit via le bouton orange "Alertez nous" sur le site RTLinfo. Il est atteint d'une maladie neurologique rare. Il a besoin d'un anti-douleur mais ce médicament est en pénurie depuis la fin du mois de novembre. Il a été dans 15 pharmacies et c'est partout pareil. Si vous êtes vous aussi dans ce cas, que faire ? Comment expliquer cette situation ?

La porte parole de l'agence Fédérale des Médicaments et des Produits de Santé, Ann Eeckhout, est notre invitée.

Vous confirmez ce chiffre de 765 sortes de médicaments manquants ?

Aujourd'hui, il s'agit de 879 conditionnements de médicaments qui sont actuellement indisponibles.

Donc c'est même plus ?

C'est même plus, mais il est très important de comprendre qu'il s'agit des conditionnements de médicaments.

Quelle est la différence ? 

Ce n'est pas toute la gamme d'un médicament qui est indisponible. Par exemple, un conditionnement à trente comprimés est indisponible. Et par contre, le conditionnement à soixante comprimés se trouve dans la pharmacie.

Est-ce qu'il s'agit de médicaments rares ou pas forcément ?

Ça peut arriver pour chaque médicament. Tous les patients peuvent retrouver la liste de tous les médicaments, conditionnements de médicaments, qui sont indisponibles sur notre plate-forme en ligne, pharmastatut.be. Elle est mise à jour quotidiennement. C'est la liste des notifications que nous avons obtenues des firmes pharmaceutiques. Et les firmes pharmaceutiques ont l'obligation de notifier notre agence quand un médicament sera indisponible plus de quatorze jours. 

Pourquoi cette pénurie ? Qu'est ce qui se passe ?

Il y a différentes causes, différentes raisons, pour lesquelles les conditionnements de médicaments peuvent être indisponibles.

Pour chaque médicament, c'est une cause différente ?

Pas pour chaque médicament, mais il y a beaucoup de causes différentes. Ce que nous appelons des indisponibilité réelles sont dues à la pénurie d'un principe actif au niveau mondial, un problème de qualité qui peut se produire lors de la production. Un problème logistique. Il peut aussi arriver qu'une firme pharmaceutique arrête la commercialisation temporairement ou définitivement d'un certain médicament. Et il peut aussi arriver des problèmes qu'on appelle distribution locale au plus large, qui est souvent limitée dans le temps.

Christian, qui nous a écrit, attend son médicament depuis le mois de novembre. Comment expliquer que les délais soient si longs ? 

Heureusement, la majorité des indisponibilités dure moins d'un mois. Ce qui est, pour nous, plus important, c'est de voir et analyser si on a des alternatives disponibles pour traiter ces patients. Et pour la majorité des cas, heureusement on a, au moins, trois alternatives de médicaments disponibles sur notre marché.

Nos téléspectateurs peuvent interchanger ces médicaments sans difficulté ?

Sans difficulté. Pour nous, il est essentiel que cela bien suivi par le médecin traitant. Le médecin et le pharmacien sont clés dans le traitement adapté pour un patient. Mais, pour les alternatives, on parle en effet de médicaments à base du même principe actif, de même voie d' administration et pour certains cas aussi la forme pharmaceutique (...) Pour un tiers des autres cas, on a une ou deux alternatives à notre disposition. Il y a aussi la possibilité que la firme demande une dérogation à notre agence pour importer un médicament d'un pays étranger. Et s'il n'y a pas vraiment de solution, on réunit un groupe d'experts qui peut analyser la situation et qui peut émettre des recommandations pour les professionnels de la santé.

En tant qu'agence fédérale des médicaments, est-ce que vous faites pression sur les firmes pharmaceutiques ? Vous y arrivez ?

En effet, on a des experts de notre agence qui ont des contacts tous les jours avec les firmes qui nous ont notifié des indisponibilités. Il y a des concertations systématiques avec tous les acteurs dans le cycle de vie du médicament. Et cela dépasse aussi les frontières belges.

Ça ne se limite pas à la Belgique ?

Il y a des concertations au niveau européen avec les autorités compétentes d'autres pays dans le but d'échanger des informations et de trouver des solutions communes.


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