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Plus de bisou ni de poignée de main à cause du coronavirus: voici les nouvelles façons parfois farfelues de se saluer (vidéo)

Dans de nombreuses écoles ou entreprises, les Belges reçoivent cette consigne: fini le bisou pour dire bonjour à cause du coronavirus. Même la main est proscrite. On garde ses distances. Dans les rencontres sportives, football en tête, garder ses distances est désormais la règle. En fait-on trop ? Ou n’est-on pas encore assez prudent ? 

"Au début, on avait un sourire sarcastique et on se saluait avec les pieds. Mais les jeunes ont ce sentiment de se sentir puissants, donc quand on nous parle de coronavirus, on a plus peur pour nos ancêtres que pour nous. Maintenant pour dire bonjour, c’est la mode du pied", indique Lenny Ferretti, un étudiant à Mons.

Si un client s’approche de moi, je le salue de la tête 

Gianni Di Biase, délégué commercial dans l’entreprise Dumarent à Courtra, a renoncé à la poignée de main et au baiser. "Est-ce mauvais pour le commerce ? Il est sûr qu’il faut bien communiquer. Si un client s’approche de moi je lui dis bonjour et je le salue de la tête à la chinoise ou à la japonaise. Cela peut mettre une sorte de frein mais avec la communication, un bon discours et surtout un sourire commercial, les choses se font directement et on passe au sujet principal", explique-t-il.

Les nouvelles manières de se saluer alimentent-elles la peur de façon excessive?

Est-ce une psychose inutile ? "On parle d’épidémie de la peur dans ce cas-ci. Il y a des moyens de contrôler la peur. Le premier est d’identifier une population à risque, c’est-à-dire toute personne qu’on peut croiser. C’est aussi identifier des lieux, or ici ce sont tous les lieux publics. C’est pouvoir aussi identifier les moyens de transmission, et ici ils sont assez variables en fonction des sources, même si certains sont bien identifiés (comme les contacts directs avec les personnes infectées)", a déclaré David Vandenbosch, psychothérapeute et spécialiste en gestion du stress. "Pour contrôler leur peur, les gens vont aussi chercher à s’informer. Les sources d’information sont un peu variables. Les personnes anxieuses vont augmenter leur anxiété. Plus on va regarder des canaux d’informations différents qui se recoupent ou pas, plus l’anxiété va augmenter."

 "Tous les facteurs sont là pour que la peur grandisse. Est-ce que les nouvelles manières de se saluer alimentent-elles la peur de façon excessive?", a demandé Christophe Deborsu. "Au plus on va avoir des comportements qui alimentent la peur, et je ne dis pas qu’ils ne sont pas utiles, au plus cela faire en sorte que la peur est réelle", a ajouté David Vandenbosch.

Faut-il vraiment déconseiller aux gens de se donner la main et de s’embrasser ? "Il y a un éventail de mesures qui peuvent être prises au niveau individuel et au niveau collectif. Il faut bien se rendre compte qu’une épidémie, ce sont les gens qui permettent d’y mettre fin", explique Marius Gilbert, du service d’épidémiologie spatiale à l’ULB. "Pour l’épidémie d’Ebola, les cas ont commencé à arrêter au moment où les comportements individuels des populations ont changé. Ce ne sont pas les autorités publiques qui vont arrêter une épidémie. C’est vous et moi. Donc le fait de changer nos habitudes pour se dire bonjour, c’est plutôt pas mal. Ça ne coûte rien et c’est simplement l’établissement de nouvelles formes de courtoisies. En Angleterre, par exemple, ils ne se touchent pas la main, ils ne s’embrassent pas…"

Les couples doivent-il cesser certains activités? "Non, je ne pense pas", estime Marius Gilbert. "Mais il est sûr que si on n'arrive pas à ralentir cette épidémie par des méthodes simples, par ce type de prévention de la transmission, on va devoir passer sur des méthodes d'isolement social, dont les impacts seront beaucoup plus importants dans la vie quotidienne de chacun. Mettons d'abord en oeuvre des mesures relativement simples pour ralentir l'épidémie, et après ça, voyons où on en est", a conclu Marius Gilbert. 

Quelles sont les consignes à suivre si on présente des symptômes et qu'on revient d'une région avec des cas déjà recensés ?

Les consignes sont les mêmes pour tout le monde. Une personne qui présente de symptômes grippaux en général : apparition brutale de température (à partir de 38 ), signes respiratoires, dyspnée (difficulté respiratoire) etc. qui revient d’une région à risque (nord de l’Italie, pays asiatiques, le département de l’Oise en France…) dans laquelle elle a séjourné dans les 14 jours. Dans ce cas-là, il faut prendre des précautions particulières: il faut téléphoner au médecin généraliste, surtout ne pas se rendre aux urgences parce que là on va entrer en contact avec un tas d’autres personnes, si jamais on est porteur du virus on va le diffuser. Donc téléphoner au médecin, lui expliquer la situation et le médecin soit ira à domicile, soit fera venir le patient à un moment où il n’y a personne dans sa salle d’attente.

Quels sont les groupes à risque ?

Les groupes à risque sont les personnes âgées et les personnes fragilisées (maladies chroniques).

Où trouver des explications sur le coronavirus ?

Il y a deux sites internet:

www.sciensano.be
www.info-coronavirus.be
 

Un numéro vert est également activé: 0800 14 689

 

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