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Coronavirus en Belgique: les CPAS craignent une "crise sociale" après la crise sanitaire

Luc Vandormael, président de la fédération des CPAS de Wallonie, était l'invité de Fabrice Grosfilley sur Bel RTL ce matin. Les centres publics d'action sociale sont en première ligne durant la crise sanitaire que nous vivons actuellement. 

La crainte des CPAS aujourd’hui, c’est qu’on ait un drame social derrière la situation sanitaire ?

"C’est une crainte qu’on peut avoir effectivement, est encore maîtrisée au niveau des services généraux du CPAS. Le moyen terme (avril, mai et juin), là, nous craignons que les personnes mises en chômage vont constater la perte de revenus, avec des charges qui restent les mêmes. Nous craignons de voir ces personnes venir frapper à nos portes, qu’ils soient chômeurs ou indépendants. Ce qui nous craignons davantage encore, c’est l’impact à long terme, lorsqu’on va faire les comptes. On parle déjà de milliards et de milliards qui sont en manque dans le budget de l’Etat, et lorsqu’on fera les comptes, la situation sociale et sanitaire, on le voit pour l’instant, est déjà très préoccupante. Il y a près de 2 millions de Belges qui vivent en situation de pauvreté et ce qui ne serait pas acceptable pour nous, c’est qu’on nous dise dans les mois et les années qui viennent : 'avec cette crise il n’y a plus de budget pour remonter les allocations sociales, il n’y a plus de budget pour des pensions décentes, plus de budget pour les CPAS au bord de la rupture'. Ça c’est vraiment la crainte à plus long terme et ce serait, vu la situation déjà préoccupante aujourd’hui, ce serait vraiment une crise sociale".

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Certaines personnes ressentent déjà aujourd’hui les effets de cette crise, en témoigne un indépendant : "Mon épouse et moi ne travaillons plus depuis un mois, me femme est au chômage temporaire, moi un petit entrepreneur avec aucune rentrée depuis un mois". Il affirme que sa banque lui a dit par téléphone que tout loyer devait être payé ce mois d’avril. Il a 3 enfants et plus que 1.000 euros, sans aucune aide. Il craint de tout perdre. Qu’est-ce qu’on peut dire à des personnes dans cette situation ?

"Son  témoignage vaut plus qu’un long discours de ma part. Le CPAS a des missions légales : soit le revenu d’intégration sociale pour les personnes qui n’ont pas de revenus soit pour les personnes qui ont un revenu inférieur au taux du revenu d’intégration sociale, c’est-à-dire 639 euros pour un cohabitant, 958 pour un isolé et 1295 pour un ménage. Les personnes qui seraient en-dessous dans les catégories que je viens de citer peuvent prétendre à un complément. Pour tous les autres, il y a les aides complémentaires qui peuvent être analysées soit dans l’urgence, soit par les organes comme les conseils de l’action sociale avec une réponse dans un délai de maximum 30 jours."

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Pratiquement, comment ces personnes doivent-elles faire ?

"Les CPAS travaillent à bureaux fermés en privilégiant les contacts téléphoniques oui par mail. Les entretiens en face-à-face, avec la distanciation sociale requise, restent possibles mais elles doivent venir au CPAS. Le CPAS c’est aussi des travailleurs sociaux en première ligne qui peuvent conseiller les personnes et vous parler de toute une série de médiations à avoir avec des fournisseurs d’énergie par exemple. Ça, c’est tout à fait dans nos cordes."

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